Le 15 novembre prochain, le trésor public camerounais se rendra sur le marché des titres publics de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) pour effectuer le remboursement de la cinquième et dernière tranche au titre de l’emprunt obligataire ECMR 5,6% net 2018-2023. C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public par la Beac. A cet effet, un total de 52,8 milliards de Fcfa sera mis à la disposition des investisseurs ayant participé à cette opération. Concrètement, 50 milliards de Fcfa serviront au remboursement du principal de ce prêt, et 2,8 milliards serviront au paiement des intérêts générés par ledit emprunt. Une fois entièrement remboursé, ce titre émis pour une maturité de 5ans sera radié de la Bourse des Valeurs Mobilières de L'Afrique Centrale (Bvmac) où il est coté.

Pour les souscripteurs, « le coupon net à percevoir par obligation serait de 2 640 FCFA (soit 2 500 FCFA au titre de l’amortissement du principal et 140 FCFA pour le paiement des intérêts) et la date d’ouverture des opérations d’encaissement auprès des Sociétés de Bourse est fixée au 16 novembre 2023, », peut-on lire dans le communiqué du Dépositaire Central Unique, la Beac signé par Mahamat Djibrine, le Directeur des Relations Internationales de l’institution.

L’appel à l’épargne public de l’Etat camerounais lancé en 2018 visait à mobiliser la somme de 150 milliards de Fcfa. Cette opération avait été un tel succès que les investisseurs de la région qui avaient souscrit proposaient jusqu’à 207 milliards au pays, soit 50 milliards de Fcfa de plus que le montant initial sollicité. Le Cameroun avait alors obtenu de la Cosumaf, régulateur de ce marché, la permission de capter le montant total de 200 milliards de FCFA. Ce surplus devait servir au financement des grands projets du pays. Les fonds ainsi mobilisés étaient principalement destinés (70%) à construire des infrastructures en vue de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2021. Il s'agissait notamment du Complexe sportif d'Olembe, du Complexe de Japoma, des installations annexes du stade et des voies d'accès, auxquels s'ajoute le Stade de la Réunification de Douala.

Le gouvernement du Cameroun doit le succès de cette emprunt aux neuf banques et institutions financières opérant dans le pays pour le cas d’espèce. Des sources concordantes affirment qu'elles avaient déjà garanti des cotisations de 121,5 milliards avant le début des souscriptions. De plus, un groupement légal avait été constitué en 2019 pour représenter tous les souscripteurs à cet emprunt. Il s’agit de SCB Cameroun (personne morale bancaire), la Régionale (Personne morale non-bancaire) et Suzanne Ngo Bikoi (Personne physique). Durant leur mandat qui court jusqu’à échéance de l’emprunt (15 novembre 2023), leur rôle est de défendre les intérêts des obligataires. Rappelons que le dernier remboursement sur ce titre date du 15 novembre 2022. Le trésor public camerounais procédait alors au remboursement de 55,6 milliards répartis comme suit : 50 milliards pour l’amortissement du principal capital et 5,6 milliards pour les intérêts générés.