En visite de travail au Cameroun, Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a estimé que plus d’un million de personnes vont bénéficier d’un service d’électricité pour la première fois, et 20 000 mégawatts de capacité solaire où le voltaïque supplémentaire sera ajouté au réseau à travers des investissements publics et privés. En substance, le projet concerne l'énergie, le transport et la  décentralisation.

Le premier accord vise le financement du programme (P for R), d’un montant de 300 millions de USD (180 milliards FCFA). Premier du genre au Cameroun, il a pour objectif d’améliorer la performance financière du secteur de l’électricité, accroître le taux de couverture électrique, améliorer la performance des acteurs du secteur… Le programme devrait permettre l’électrification de 211 000 ménages. Plus précisément, le projet de la banque mondiale va garantir le paiement en temps voulu de la consommation d’électricité par les services publics et la compensation annuelle par le ministère des Finances. Une opportunité pour le secteur qui enregistre, selon les données du ministère de l’Eau et de l’Energie  un déséquilibre   financier de -29 milliards de FCFA.

En ce qui concerne le deuxième accord, faut dire qu'il vise l’amélioration de la connectivité, la résilience et l’inclusion dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Ousmane Diagana explique qu’il permettra d'entretenir et de réhabiliter un certain nombre d’axes routiers, améliorer les infrastructures collectives dans les camps des réfugiés et communautés ciblées, renforcer de façon générale le secteur des transports.

D’un montant de 330 millions de dollars américains, y compris 50 millions de dollars américains dédiés aux réfugiés et communautés d’accueil, ce projet permettra à 920 000 personnes dont plus de 120 000 réfugiés et déplacés internes, de bénéficier de la remise en état du tronçon Mora-Kousseri, long de 205 km et améliorer ainsi l’accès aux écoles, aux établissements de santé et aux marchés.

Le troisième et dernier accord vise à financer le projet pour la gouvernance locale et la résilience des communautés (Prolog) pour une valeur de 300 millions de dollars (180 milliards de FCFA). Il est divisé entre 4 composantes notamment : la mobilisation communautaire, l’inclusion économique, le renforcement des capacités des CTD et enfin la gestion du projet ; il vise le renforcement de la gouvernance locale. Le Prolog sera mis en œuvre dans six régions : l’Extrême nord, le Nord, l’Adamaoua, l’Est, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il permettra d’améliorer l’accès à 1,5 millions de bénéficiaires aux infrastructures et services de base résilients au climat.

Précisons que  «le prolog s’inscrit dans les priorités du gouvernement camerounais précisées dans la stratégie Nationale de Développement ; de façon significative, il est en adéquation avec le pilier 1. Il est question en effet, de réduire les inégalités et de favoriser un climat social apaisé, propice à la mise en œuvre des actions de développement », précise le Minepat.