Emprunts obligataires en zone CEMAC: les sociétés de bourse indépendantes prennent le leadership.
Dernière mise à jours il y'a 8 moisDans l’espace économique Cemac, les sociétés de bourse dites indépendantes s’arrogent désormais la quasi-totalité des levées de fonds en capital ou dettes sur le marché financier régional. Au grand dam des filiales adossées à des groupes bancaires.
Lire aussi : Marché monétaire : le premier essai manqué de la Beac
Selon le décryptage de René Ombala, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) dirigée par le Camerounais Dieudonné Evou Mekou a, pour arranger son premier emprunt obligataire à tranches multiples, recruté un trio inédit constitué de Contracturer Capital (Chef de file), L’Archer Capital et Elite Capital Securities. Ces 3 sociétés de bourse ont ceci de particulier qu’elles sont relativement jeunes. L’Archer Capital et Elite Capital ont été agréées en 2021 par le régulateur du marché financier alors que Contracturer Capital n’a reçu son agrément qu’en octobre 2023.
Bien plus, ce sont des sociétés de bourse dites « indépendantes », c’est-à-dire qu’elles ne sont pas des filiales de groupes bancaires, ce qui marque une rupture de la Bdeac par rapport à ses choix d’intermédiaires financiers réalisés ces dernières années. Les 3 dernières levées de fonds de la Banque régionale de développement réalisées entre 2021 et 2023 étaient jusqu’ici structurées par USCA, SG Capital, Afriland Bourse & Investment et AFG Bourse, respectivement filiales de banques de premier plan dans la région à savoir Bicec, Société Générale, Afriland First Bank et BGFIBank. La Bdeac n’est pas le seul émetteur à faire le choix des banques d’affaires indépendantes pour ses opérations de marché. Depuis 4 ans déjà, l’État gabonais fait confiance à ESS Bourse pour ses levées de fonds en tant qu’arrangeur et chef de file. Cette année encore, Libreville a jeté son dévolu sur la société de bourse basée à Douala pour une opération de 150 milliards de FCFA. Par ailleurs, le Gabon qui a prévu deux autres levées de fonds cette année a choisi de les confier à un duo chapoté par Building Emerging Market Securities (BEMS), une autre société indépendante dont le Conseil d’administration est dirigé par Bertrand Mbouck, par ailleurs DG de Dangote Cement Cameroun.
Deux hypothèses permettent de comprendre cet état de choses. D’abord, le nombre d’intermédiaires indépendants qui a fortement augmenté depuis la fusion en 2018 des deux places de marché (Bvmac et Douala Stock Exchange). Avant cette fusion, les banques côté Cameroun avaient la possibilité d’exercer directement en tant qu’intermédiaires de marché appelés Prestataires de services d’investissement (PSI), sans nécessité de créer des filiales spécialisées. Une posture qui a été fragmentée avec la fusion. « L’agrément en qualité d’intermédiaire de marché ne sera maintenu que moyennant la mise en conformité des prestataires de services d’investissement (PSl) en une société anonyme indépendante et entièrement dédiée à l’activité principale de société de bourse dûment agréée par la Cosumaf », expliquait Nagoum Yamassoum, l’ancien président de la Cosumaf.
L’autre hypothèse est celle de la concurrence sur les conditions d’emprunts proposés. Il faut savoir que la sélection par les émetteurs – notamment les États- d’un intermédiaire se fait par appel d’offres. L’Etat lance un appel à manifestation d’intérêt auquel les SDB peuvent répondre en lui faisant des propositions financières et techniques qui intègrent des données telles que le taux d’intérêt, le coût de l’opération, le montant de la prise ferme… « La prise ferme est un élément important dans le choix d’un intermédiaire car notre marché est peu profond. Si vous vous cantonnez aux simples collectes auprès du grand public il vous sera difficile de mobiliser l’enveloppe que vous cherchez », confie un intermédiaire de marché.
Floyd Miles
Actually, now that I try out the links on my message, above, none of them take me to the secure site. Only my shortcut on my desktop, which I created years ago.