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Agriculture : objectif, 150 unités de transformation de manioc au Cameroun

Dernière mise à jours il y'a 3 mois

La politique de production nationale est remise en question par le gouvernement qui souhaite s'investir davantage dans la transformation industrielle du manioc en farine ; cela dans le but d'accroître les capacités de production.

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Dans les régions du Sud-Ouest, du Littoral et de l'Est, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe a déclaré la mise en place de quatre nouvelles usines de transformation de manioc en farine locale. C'était le 18 août dernier, lors d'une interview accordée à la radio nationale. Cette annonce survient près d'un an après l'ouverture de la nouvelle usine moderne de transformation locale de tubercules de manioc en farine et dérivés d'une valeur de plus de 441 millions de Fcfa, avec une capacité de transformation mensuelle de 550 tonnes, dans la commune de Ngoulemakong, dans la région du Sud. Le projet gouvernemental d'investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma) est une initiative privée financée par la Banque mondiale.

« Après Ngoulemakong où nous avons une usine entièrement moderne, nous allons soutenir 4 autres usines dans le Sud-Ouest, le Littoral notamment à Dibombari et dans la Sanaga maritime, et à l'Est où nous allons aussi installer une unité de transformation de manioc. Mais notre objectif à terme est de construire 150 unités de production de farine de manioc à travers les 10 régions du pays avec l’appui de la Banque mondiale », a déclaré Gabriel Mbairobe.

S'il n'a pas encore été révélé, le montant prévisionnel à investir dans le cadre de ce grand projet d'usines, ni la contribution de l'État ni les capacités de ces unités de production, il est important de souligner que la transformation locale des tubercules de manioc en farine est l'une des mesures prises par le gouvernement dans le cadre du Plan intégré d'import substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026. Cette mesure vise notamment à réduire les importations de blé qui coûtent plus de 250 milliards de Fcfa à l'État chaque année et à favoriser l'entrepreneuriat local dans ce secteur. Selon ce programme gouvernemental, la production locale de farine de manioc au Cameroun est estimée à environ 195 750 tonnes pour la période 2023-2025. Outre la nécessité d'améliorer les infrastructures de transformation du manioc en farine locale, le membre du gouvernement a également mentionné un "problème" lié à l'absence d'infrastructures de conservation frigorifiques des dérivés de cette tubercule.

Mais l'engagement du gouvernement à s'engager davantage dans la transformation industrielle du manioc en farine pousse les autorités à revoir la politique de production nationale. Cela dans le but d'accroître les compétences pour les industries de transformation. Dans cette optique, le Piisah étendu sur les trois prochaines années (2024-2026) informe que l'Institut de recherche agricole pour le développement (Irad), en collaboration avec le Minader, va élaborer deux nouvelles variétés de manioc à haut rendement destinées à la production de farines planifiables. L'objectif est d'aider les opérateurs privés à produire 350 millions de boutures de manioc pour les farines panifiables. Le ministre de l'Agriculture et du développement rural (Minader) a également annoncé que les grands producteurs allaient aménager 10 000 hectares de terres pour la culture du manioc dans la Plaine Centrale (qui comprend les régions du centre-Est et Adamaoua).

Selon ses prévisions à court terme, Gabriel Mbairobe prévoit une augmentation de la production de manioc de 2 millions de tonnes afin de répondre à la demande nationale. “Nous nous attendons à 2 millions de tonnes de manioc pour alimenter notre consommation nationale. Ces attentes sont subordonnées par l'occupation de surfaces aménagées, par les investissements conséquents et surtout par la mise en place d'une filière semencière viable. Le projet plaine central entend créer une véritable ferme semencière”, a-t-il déclaré. 

Avec  l'annonce de l'arrivée prochaine d'unités de transformation de manioc au Cameroun, il est possible d'observer une nouvelle évolution du secteur de la production de farines locales (plus organisée, régulée et compétitive). En effet, le Cameroun produit actuellement 19 millions de tonnes de manioc par an, d'après les données du ministère de l'Agriculture. Selon ce département ministériel, la demande nationale est estimée à 50 millions de tonnes par an, soit un déficit de 31 millions de tonnes par an. De plus, ces données mettent en évidence que 75% de la population consomme directement du manioc à l'échelle nationale, ce qui met en évidence le fait que le manioc est la deuxième denrée de base la plus consommée après le riz. Par ailleurs, le 2 août dernier, l'Agence des normes et de la qualité (Anor) du Cameroun a ajouté 5 nouvelles normes a celles existant déjà pour les produits agroalimentaires, en particulier pour les farines locales. Ces règles s'appliquent aux farines panifiables (des farines dont les céréales contiennent suffisamment de gluten pour faire une pâte à pain), telles que la farine composée panifiable, la farine de manioc panifiable et la farine de mil chandelles panifiable.


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Ophelie Ada Zoa
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