Cela intervient après 3 échecs consécutifs du pays sur le marché des titres de la beac avec seulement 10 milliards de FCFA levés sur les deux émissions aux enchères la semaine dernière, alors qu’il espérait mobiliser 40 milliards de FCFA.

Cette contre-performance est la 3e que le Cameroun enregistre sur ce marché en l’espace de deux mois. Après l’échec de sa première émission d’obligations du Trésor de l’année, effectuée le 6 mars 2023, au terme de laquelle seulement 50% de l’enveloppe recherchée ont été mobilisés, le pays a essuyé un second revers le 13 mars en ne percevant que 5 milliards de FCFA sur 15 milliards recherchés.

Cette situation s’explique par le fait que depuis le début de cette année, les banques, principaux intervenants sur ce marché, sollicitent des niveaux de rendement plus élevés que par le passé. En janvier 2023, par exemple, le coût moyen des BTA souscrits par le pays était de 4,39% contre 2,94% à la même période en 2021. Le Cameroun est pourtant un émetteur de dette de référence dans la Cemac et n’a enregistré aucun défaut de paiement depuis le début de ses opérations.

Dans le détail, depuis le 21 février 2023, la Beac a suspendu ses injections hebdomadaires de liquidités et augmente les retraits des coffres des banques de deux opérations de récupération par semaine. En outre, les banques commerciales concentrent excessivement les titres publics émis par les Etats, ce qui commence à peser sur leur capacité d’intervention. À fin janvier 2023, elles représentaient 77,7% de l’encours de la dette publique, contre seulement 2,2% pour les particuliers et 15,3% pour les investisseurs institutionnels (fonds de pension, assurances, etc.).