Selon ces statistiques, cette dette est portée par trois pays à savoir le Cameroun, avec 22,99% de part dans cette enveloppe, le Congo avec 34,84% et le Gabon avec 22,11%. Les trois pays de la Communauté totalisent  20,07% du montant. Soit 12,36% pour le Tchad, 4,34% pour la Guinée Equatoriale et 3,35% pour la République centrafricaine.

Le constat effectué est que les Spécialistes des valeurs du trésor (SVT) détiennent la plus grosse part de l’encours de la dette des trésors de la Cemac avec 62% et les établissements de crédits non SVT représentent 14,1% de cette dette. En ce qui concerne les investisseurs et les personnes physiques, il faut dire qu'ils détiennent 21,2% de l’encours total, au cours de la période sus-indiquée. Le volume de l’encours se constitue donc à 79,5% d’Obligations de trésor assimilables (OTA), soit 5 463,2 milliards FCFA d’une part, et de 1 408,4 milliards FCFA en Bons de trésor assimilables soit 20,5%, d’autre part.

Il est a noter que sur le marché des capitaux en ce moment, les trésors de la Cemac, à l’exception de la Guinée Equatoriale et de la RCA, recherchent entre 90 et 95 milliards FCFA en Bons et Obligations du trésor assimilables. Dans la période allant du 22 au 26 juillet 2024, le Cameroun a tenté de collecter 30 milliards FCFA en BTA sur deux opérations dont les maturités respectives sont de 26 semaines (10 milliards FCFA) et 13 semaines (20 milliards FCFA).

Le Congo y a fait recours pour deux émissions également de 10 milliards FCFA pour la première (BTA) et de 10 ou 15 milliards FCFA pour la deuxième (OTA). Le Tchad a sollicité 30 milliards FCFA sur la période et le Gabon 10 milliards FCFA.

Il faut toutefois signaler que malgré le fait que les perspectives économiques de la CEMAC soient modérément positives, elles sont soumises à des risques importants. À moyen terme, la croissance économique devrait légèrement ralentir, avec une croissance moyenne du PIB réel qui devrait être de 2,3% sur la période 2024-2025. À l’exception de la Guinée Equatoriale, où la production d’hydrocarbures devrait baisser à cause de la maturation des gisements pétroliers, l’activité économique dans tous les pays de la CEMAC devrait se développer. Les risques auxquels les perspectives régionales sont exposées sont significatifs.

 Les pressions inflationnistes, notamment celles sur les prix des produits alimentaires, risquent d’exacerber l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les tensions sociales en l’absence de politiques bien ciblées. Même si les cours des matières premières devraient rester supérieurs à la moyenne des 5 dernières années, une baisse plus rapide que prévue des cours du pétrole aurait un impact négatif sur les recettes d’exportation de la CEMAC et, par conséquent, sur les soldes budgétaires et extérieurs des pays.