Lors d'un atelier de sensibilisation à Yaoundé, le 21 octobre 2024, le ministre a souligné l'importance cruciale de la transparence dans les opérations des ONG pour prévenir les abus. "C'est en exploitant vos documents qu'on va arriver à comprendre effectivement que vous n'êtes pas des organismes à but non lucratif aux ordres, mais des partenaires du développement de notre pays", a déclaré Paul Atanga Nji.

Les ONG doivent fournir des informations détaillées sur leurs activités, les fonds reçus, les dépenses engagées et les donateurs. Elles doivent également mettre à disposition des autorités de contrôle leurs états financiers et instaurer des mécanismes de contrôle pour garantir que tous les fonds soient correctement comptabilisés et utilisés.

Le Cameroun est confronté aux défis posés par le financement des activités terroristes, notamment celles des milices séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le pays a créé un Comité de coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.

Il faut dire que l’action du MINAT ne nait pas ex-nihilo. En effet, le Groupe d'action financière (Gafi) a inscrit le Cameroun sur sa liste "grise des pays sous surveillance renforcée" en juin 2023, en raison de déficiences stratégiques dans ses régimes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. 

L'initiative du ministre vise à renforcer la crédibilité du secteur des ONG au Cameroun et à prévenir les abus. Les ONG sont appelées à respecter rigoureusement les prescriptions établies, qui seront soumises à des contrôles réguliers par les services techniques compétents du ministère et les autorités administratives.

Blaise Bodi Mba, président national et administrateur des organisations de la société civile (OSC), a salué l'initiative du ministre, soulignant que "le blanchiment d'argent est un fléau qui doit être combattu de toute urgence".