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Investissements : les IDE français chutent de 38% au Cameroun en 2022.

Dernière mise à jours il y'a 12 mois

C'est ce qui ressort des données de la Banque de France exploitées par le ministère Français de l’Economie.

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 Le montant des investissements directs étrangers (IDE) de la France vers le Cameroun s'est établi à 64 millions d'euros en 2022, soit 41,9 milliards de FCFA. Comparativement à l'année 2021 où ce montant avait atteint 103 millions d’euros (67,5 milliards de FCFA), l'on note une baisse de 25,6 milliards de FCFA (38%). Ces données nous viennent du ministère Français de l'Economie qui s'est appuyé sur les données de la banque de France.

Dans un contexte pourtant marqué par une augmentation des investissements directs de ce pays européen vers les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, République centrafricaine et Guinée Equatoriale), cette baisse des IDE de la France vers le Cameroun est assez paradoxale. En effet, il a été officiellement révélé que la France a transféré des investissements directs étrangers vers la Cemac en 2022 pour un montant total de 997 millions d'euros soit 653,9 milliards de FCFA. Ce montant représente une augmentation de 41,8 % par rapport aux 703 millions d’euros d’IDE français reçus par cette sous-région en 2021. La situation se veut paradoxale d'autant plus que le ministère français de l’Économie n'a pas donné les raisons de ce recul des IDE français en direction du Cameroun.

Cette situation peut tout de même s'expliquer par le fait que, au cours de la période considérée, la majorité des IDE français dans les pays de la Cemac sont allés au Congo et au Gabon. C'est un désavantage pour le Cameroun où, les entreprises françaises perdent de plus en plus de terrain. Les entreprises françaises ont perdu jusqu'à 30 % de leurs parts de marché au Cameroun au cours des 30 dernières années, selon les données françaises. « La part de marché des entreprises françaises au Cameroun est passée de 40% dans les années 1990 à 10% aujourd’hui », avait révélé Christophe Guilhou, l’ancien Ambassadeur de France au Cameroun, le 24 juin 2021 à Yaoundé. C’était à l’occasion du « Forum diplomatique », concept de conférences publiques créé par les étudiants de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).

Selon les données officielles, ce recul est à mettre sur le dos des propres entreprises de la France sur le marché camerounais. Le dynamisme des entreprises chinoises a contribué à faire de la Chine la principale pourvoyeuse d'Investissements Directs Etrangers au Cameroun depuis le début des années 2000. « Entre 2000 et 2014, le Cameroun a capté 2 750 milliards de FCFA d’investissements directs étrangers, dont 1850 milliards de FCFA provenant de la Chine. Ce qui représente environ 67% des IDE entrant au Cameroun. Les autres IDE provenaient des pays tels que la France, les États-Unis, le Nigéria », relève la Cnuced dans l’un de ses rapports sur les investissements dans le monde.

Par ailleurs, même si les entreprises françaises sont en perte de vitesse, notamment en raison de la concurrence chinoise, elles occupent toujours une position forte dans certains domaines stratégiques de l'économie camerounaise. Estimées à près de 200 entités en 2022, elles interviennent principalement « dans l’exploitation pétrolière avec Perenco, l’agro-industrie et le bois avec la Compagnie fruitière (bananes), Bolloré (huile de palme), Somdiaa (sucre et farine), Castel (boissons), Pallisco/Pasquet (bois), le BTP avec Vinci/Sogea-Satom, Fayat/Razel, Bouygues/DTP Terrassement, l’industrie avec Air Liquide, les transports et la logistique avec Bolloré (Africa Global Logistics, depuis mars 2023) et MSC (terminaux à conteneurs de Douala et Kribi et chemin de fer), CMA-CGM/Delmas, Bureau Veritas, les activités financières avec Société Générale, et AXA, les télécommunications avec Orange, la distribution avec le succès des implantations de supermarchés Super U, Casino et Carrefour, CFAO/Laborex (véhicules et produits pharmaceutiques) et TotalEnergies (distribution de produits pétroliers raffinés) », liste le ministère français de l’Économie.

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Ophelie Ada Zoa
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