L'offre stratégique à cinq ans vise à stimuler l'activité au sein du système financier. La SNFI sera accompagnée d'une "assistance technique" aux différents établissements « afin d’assurer leur conformité aux exigences pratiques, préalables au développement d’une offre de produits bancaires islamiques ». Par ailleurs, apprend-on, une garantie supplémentaire pour les prêts douteux ou impayés sera mise en place par l'intermédiaire d'un fonds spécial. Pour les bénéficiaires, les modalités concrètes n'ont pas encore été définies.

A travers ces initiatives, le Cameroun entend soutenir l'implantation et le développement d'institutions spécialisées dans la finance islamique dans une situation où l'activité en est encore à un stade précoce. En effet, à ce jour, seules Afriland First Bank et CCA Bank disposent de guichets islamiques et aucune des deux institutions n'y est entièrement spécialisée ;  Alors que le pays a toujours bénéficié du soutien financier en mode islamique pour mettre en œuvre des projets dans divers domaines tels que les infrastructures et l'agriculture. Dans son bilan 2022 par exemple, la Banque islamique de développement (BID) estime la valeur de son portefeuille d'investissement au Cameroun à 1,1 milliard de dollars (environ 683 milliards de FCFA).

Pour mémoire, la finance islamique regroupe les transactions et produits financiers conformes aux principes de la loi coranique et propres aux adeptes de l'islam. Elle suppose l'interdiction des intérêts et de la spéculation, l'interdiction d'investir dans des secteurs considérés comme illégaux (alcool, tabac, jeux d'argent, etc.) et le respect du principe de partage des pertes et des gains. Certains des produits les plus courants sont les Mourabaha, Moussawama, Ijara, Salam, Istisna, Moudaraba et Moucharaka entre autres.