Une note émise par la Caisse autonome d'amortissement (CAA) sur la situation de la dette publique du Cameroun de janvier à mars 2023 fournit une analyse des emprunts du Cameroun auprès des partenaires internes et externes. L'accent mis sur les partenaires étrangers montre que le pays a bénéficié de décaissements d'un montant de 155,9 milliards de francs CFA. Concrètement, 60,4% soit 111,6 milliards de Fcfa proviennent des bailleurs de fonds multilatéraux (institutions financières internationales), 31,3% soit 35,3 milliards de FCFA des partenaires bilatéraux (autres pays développés) et 8,2% soit un peu plus de 9 milliards proviennent des créanciers commerciaux (banques).

Dans le détail, la carte des partenaires multilatéraux du Cameroun montre que le Fonds monétaire international (FMI) a fourni au pays de Paul Biya entre janvier et mars 2023, 45,3 milliards de F dans le cadre d'appuis budgétaires FCE-PEF (facilité élargie de crédit-programme économique et financier) et MEDC-PEF (mécanisme élargi de crédit- programme économique et financier) 2021-2023. Parallèlement, la Banque africaine de développement (BAD) a décaissé 26 milliards de F, dont 23,3 milliards de F dans le cadre de son appui budgétaire au PEF. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) a quant à elle injecté 16,1 milliards. Quant aux partenaires bilatéraux, la Chine a fourni via Eximbank 28 milliards de FCFA et l'Inde 7,3 milliards de FCFA d'aide au pays. Parmi les créanciers commerciaux, seule la Britannique Standard Chartered Bank a déployé 5,9 milliards de F en faveur du Cameroun.

Les décaissements extérieurs au premier trimestre 2023 sont donc ainsi constitués : 55,9% sur les prêts projets et 44,1% représentent les appuis budgétaires. On peut lire dans le rapport que : « Les décaissements sur prêts projets sont tirés à hauteur de 24,5% sur des ressources concessionnelles (prêts de donateurs qui procurent un financement à long terme à des conditions préférentielles ndlr) et à 75,5% sur des ressources non concessionnelles (reposent dans une mesure fondamentale sur l’imposition d’un plafond plus élevé). Les appuis budgétaires quant à eux ont été mobilisés à 66,1% sur ressources concessionnelles et 33,9% sur ressources non concessionnelles. ».