Le gouvernement de Touadera, représenté par le ministre de l'Infrastructure Eric Rokoss Kamot, a conclu un accord avec l'entreprise de génie civil ouest-africaine pour la rénovation de 35 km de route entre Bangui et Bossongo, au sud-ouest de la capitale. Selon DnoBangui, l'agence de presse locale, l'entreprise de construction a remporté ce marché devant des concurrents chinois grâce à une offre de 9,2 milliards de Fcfa, soit deux fois moins élevée. Le projet, financé par des subventions du Fonds africain de développement (AFD) et du Fonds d'appui à la transition de la Banque africaine de développement (BAD), sera achevé dans un délai de 24 mois par Copiafax Burkina, dont le siège est situé à Ouagadougou.

L'entreprise de l'homme d'affaires Pascal Tigahiré, qui a été active depuis 28 ans principalement en Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Togo et Ghana), fait son retour sur le marché après 8 ans d'absence et fait ainsi son entrée en Cemac pour la première fois. « J’ai créé l’entreprise de construction Copiafax Burkina en 1996. Le dernier marché que j’ai exécuté, c’est la construction de l’hôpital de Banfora et une petite route Poura-Fara en 2016. Depuis lors, je n’ai plus eu de marché », a confié Pascal Tigahiré lors d’une interview accordée au média local L’Economiste du Faso. Le retour du Burkina Faso n'est donc pas des moindres, car il se fait à travers un projet routier stratégique qui fait partie du grand projet de corridor routier reliant Pointe-Noire, Brazzaville (Congo), Bangui (RCA) et N'Djamena (Tchad).

Il s'agit d'un important projet multimodal qui a été approuvé en novembre 2021, financé par l'AFD et dont la première phase devrait être terminée en 2026. Le Congo et la RCA sont principalement concernés par cette première étape, avec la réalisation d'une route goudronnée reliant le Congo voisin au port de Pointe-Noire via Brazzaville, ainsi que sur le chemin fluvial reliant les deux pays sur le fleuve Congo et son affluent l'Oubangui, pour un coût total de 308,16 milliards Fcfa. Ce projet vise à améliorer le système de transport routier et fluvial entre les États, à favoriser le commerce intra-régional en Afrique centrale, à améliorer la qualité de service fournie par la chaîne logistique du transport routier et fluvial dans le corridor en question et à améliorer les conditions de vie des résidents du territoire. D'après l'AFD, ce projet apportera des avantages à 366 301 individus, dont 239 853 à Brazzaville et Pointe-Noire (6,5% de la population totale du pays) et 126 448 à Bangui (2,4% de la population), principalement des agriculteurs et des transporteurs routiers et fluviaux.