Biens culturels exportés illégalement : la France et l'Allemagne ont mis en place un fonds sur la provenance des objets d'Afrique.
Dernière mise à jours il y'a 8 moisLe dispositif, d’un montant de 2,1 millions d’euros, relance la coopération bilatérale au moment où le vote de la loi sur la restitution des biens pillés en Afrique est en suspens.
Ce 19 Janvier 2024, la France et l'Allemagne ont mis en place un fonds de recherche sur la provenance des biens culturels issus d'Afrique subsaharienne. Ce nouveau dispositif devrait permettre de savoir si les objets culturels africains exportés ont été donnés ou vendus spontanément par une communauté, ou s’ils ont été pillés pendant la période coloniale. Le fonds sera abondé à hauteur de 360 000 euros par an par chaque pays et fonctionnera sur la base d'appels à projets pendant trois ans, selon le quotidien Le Monde.
Selon le média français, pour être éligibles, les chercheurs devront constituer un réseau franco-allemand avec un partenaire basé en Afrique, l’objectif étant aussi d’intensifier la collaboration avec les professionnels africains pour éviter les récits biaisés. L’on apprend de cette même source que la priorité sera accordée aux projets concernant des objets en provenance du Cameroun et du Togo, deux pays colonisés à la fois par la France et l'Allemagne.
Ngeh Rekia Mbeume, inspecteur général du ministère des Arts et de la Culture (Minac), dirige la délégation camerounaise pour identifier les objets culturels conservés dans les musées allemands en vue de leur restitution au Cameroun. Le lancement de ce fonds intervient alors que la délégation camerounaise poursuit sa mission en Allemagne. Selon une étude récente publiée par Bénédicte Savoy, professeur à l’Université technique de Berlin, et Albert Gouaffo, professeur à l’université de Dschang au Cameroun, les musées allemands détiendraient 40 000 artefacts camerounais acquis par l’Allemagne durant la colonisation. Des œuvres d’art camerounaises se trouvent également dans les collections publiques françaises, dont quelque 7 838 rien qu’au musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
Les communautés et les associations ont exercé des pressions incessantes pour récupérer les biens déportés pendant la période coloniale, ce qui a suscité le désir des autorités camerounaises de récupérer ces objets culturels. Un comité ministériel chargé du rapatriement de ces œuvres a été créé au Cameroun pour proposer un cadre de négociation avec les autorités des pays en possession des œuvres concernées.
Floyd Miles
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