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Travaux routiers : l'entreprise tunisienne Soroubat sur le point de perdre un marché au Cameroun.

Dernière mise à jours il y'a 8 mois

D'un montant de 44 milliards de FCFA, l'entreprise tunisienne Soroubat pourrait voir le projet de construction du linéaire Foumban-Koupamatapit (région de l’Ouest), dont le taux d’exécution physique n’effleure pas encore 35% plus de cinq ans après le démarrage du chantier, lui filer entre les doigts.

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Compte tenu de l'état actuel de l'exécution physique des travaux de construction de la route Foumban-Koupamatapit (54 km) dans le département du Noun dans la Région de l'Ouest, l'État du Cameroun sera semble-t-il, dans l'obligation de se séparer de l'entreprise tunisienne Soroubat. En effet, les travaux qui ont démarré en 2019, soit il y'a cinq ans, affichent à date un taux réalisation de 32,09%. Pour cinq années de déploiement, ce résultat ne se veut pas des plus satisfaisants. L’on apprend de sources proches du dossier qu’en raison de cette performance minable, le ministère des Travaux publics (Mintp) a fait parvenir à cette entreprise « la notification du constat de défaillance susceptible de déclencher la résiliation ».

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour entendre la plaidoirie du Directeur général de l’entreprise Souroubat, Mohamed Ali Hachicha. En effet, ce 17 janvier 2024, au cours d’une audience avec avec le Mintp Emmanuel Nganou Djoumessi, le DG a rassuré le maître d’ouvrage de « l’engagement d’accélérer la cadence des travaux » et « a promis de transmettre un nouveau planning d’exécution et d’achèvement des travaux au Mintp dans un bref délai ».

L'entreprise est clairement sur le point de perdre ce contrat d'une valeur de 43,7 milliards FCFA, même si le membre du gouvernement n'a pas manqué de demander à l'entreprise de mettre en place une organisation appropriée pour poursuivre ses opérations. L'avancement des travaux montre clairement qu'il existe de nombreuses lacunes dans la mise en œuvre du projet financé par le Plan d'urgence triennal pour l'accélération de la croissance économique (Planut) et lancé par le président de la République en 2015. Par exemple, en juillet 2023, le taux de réalisation physique de la route Foumban-Koupamatapit était de 31,46% ; un chiffre qui n’a évolué que de 0,63% en 06 mois pour se situer à 32,09%. C'est la preuve que les travaux ont continué à être lents, comme le ministre s'en était déjà plaint lors de sa visite de contrôle.

L'avenir de l'entreprise de construction routière et de bâtiments semble donc résider dans cet important projet situé à la limite de la région du Nord-Ouest. Cela est d'autant plus vrai qu'une meilleure copie des griefs qui lui étaient reprochés en juillet dernier n'a pas été fournie. « Non-paiement des salaires du personnel d’exécution ; l’absence de certains personnels d’encadrement (Directeur de projet, ingénieur routier, ingénieur d’étude, etc.) induisant une insuffisance sur le plan organisationnel et le complément du matériel dédié aux travaux de couche de roulement », se plaignait l’architecte de l’Etat.  

A noter que ce n'est pas la première fois que l'entreprise tunisienne essuie une résiliation de contrat au Cameroun. En effet, dans le cadre du projet ‘’Capitale régionale’’ de l’Adamaoua, le ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) Célestine Ketcha Courtes a résilié le contrat de Soroubat CM à fin mai 2023. La raison ? Alors que l’entreprise était chargée d’exécuter les travaux d’entretien des voiries en terres de 7 km pour un coût global de 2 milliards de Fcfa, elle a été « jugée défaillante pour non-respect des clauses du contrat après plusieurs mois de rallonge », faisait savoir le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Ce 15 janvier 2024 également, elle s'est vue retirer le projet d’exécution de la route Ekondo Titi-Kumba (région du Sud-Ouest). Le projet de 38,2 milliards de FCFA avait été brutalement arrêté après deux ans de travaux, alors qu'il présentait un taux d'exécution de 10%. Et pour cause, des hommes armés avaient attaqué l'équipe de l'entreprise, détruit du matériel et tué deux ingénieurs. Malgré de multiples relances, Soroubat n'a pas repris le site. Lequel a finalement été remis au Bataillon d'Intervention Rapide (BIR); une unité d'élite de l'armée camerounaise. Ainsi, « pour cas de force majeure », le gouvernement camerounais a mis fin au contrat qui le liait à l’entreprise depuis 2016.

 

 

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Ophelie Ada Zoa
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