Le Camerounais Emmanuel Neossi, quatrième plus grand transformateur de cacao au Cameroun, a présenté son plan d'action visant à renforcer sa position sur le marché local du cacao. La stratégie de Neo Industry consiste principalement à accroître la capacité de transformation de son usine, à conclure des contrats de partenariat et à étudier les nouvelles plantations. Son objectif principal est d'accroître ses parts de marché et de rejoindre le trio de tête du secteur de la transformation du cacao camerounais, qui est actuellement composé de Sic Cacao, une enseigne locale du Suisse Barry Callebault qui détient 70% des parts de marché, Chococam, une filiale du Sud-africain Tiger Brands et Atlantic Cocoa de Koné Dossongui, un Ivoirien.

Ce plan a commencé par le renouvellement du partenariat entre le leader camerounais dans la transformation du cacao et le groupe Samen Patrice, un négociant de cacao camerounais. Le contrat en question prévoit une augmentation significative du volume de cacao livré par ce dernier à l'usine de Neo Industry située à Fondjomoko, dans la localité de Kékem, dans la région de l'Ouest. Les deux partenaires devront donc acheter auprès des producteurs des grands bassins de production de cacao (Centre, Littoral, l'Ouest et Sud) pour porter le volume de cacao transformé et exporté pendant la campagne cacaoyère en cours à 200 000 tonnes, soit 75% du volume de fèves produit à l'échelle nationale la campagne précédente. A en croire une source au sein de l'entreprise, « Le groupe Samen est le fournisseur historique de cacao de Neo Industry et selon les généralités de cette nouvelle collaboration, Samen qui livrait au préalable 25 000 tonnes de fèves de cacao à notre usine s’engage à livrer 8 fois plus au cours de la campagne 2024-2025 ».

En outre, Neo Industry se base sur les prévisions d'une augmentation du volume de cacao produit pendant cette nouvelle campagne au Cameroun, en veillant à la santé de la filière et à la réaction des producteurs dans les champs abandonnés. Par exemple, selon la source, il y a des hectares de plantations dans un village isolé de la région du Littoral à deux rives de la Sanaga qui produisent jusqu'à 260 tonnes de cacao et où seuls les coxeurs avaient pieds. « La production du cacao va quasiment doubler au cours de la campagne actuelle car les cacaoculteurs rentrent déjà dans les plantations abandonnées pour retirer le Cacao. Ainsi tout s’y prête surtout l’avènement des plantations ressuscitées et la mise à jour des plantations non identifiables (cartographie des plantations abandonnées et traçage du cacao selon les exigences du RDUE) », explique la source.

Ces différentes mesures contribuent à augmenter la capacité de production de l'usine de Neo industry et à augmenter les revenus grâce à l'âge d'or du cacao camerounais, qui est devenu une matière première extrêmement coûteuse. « En 2023, Neo Industry broyait 32 000 tonnes et cette année nous monterons à 42 000 tonnes de cacao (+31,25%) », indique une source interne. En effet, jusqu'à présent, l'usine de Neo Industry possède une capacité installée de 32 000 tonnes, ce qui permet de produire 12 000 tonnes de beurre, 8 000 tonnes de poudre et 6 000 tonnes de masse.

Il serait bénéfique de renforcer la capacité de cette usine afin de soutenir le secteur de la transformation du cacao dans un contexte où le pays, classé 6e producteur mondial selon l'ICCO en 2014, a produit 266 725 tonnes de cacao pour seulement 85 671 tonnes transformées localement, soit environ 32%. En cas de réussite de ce plan, l'industrie camerounaise pourrait aider à atteindre la barre de 50% de la production nationale que le gouvernement et les acteurs de la filière s'étaient fixés à l'horizon 2020 dans le cadre du plan de relance des filières cacao-café, qui vise également à porter la production cacaoyère nationale à 600 000 tonnes.