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Télécommunications chinoises au cœur de la gouvernance africaine : un rapport allemand

Dernière mise à jours il y'a 2 ans

La forte présence des entreprises de télécommunications chinoises en Afrique a contribué à améliorer la connectivité sur le continent et à réduire la fracture numérique, mais elle a également créé de nouveaux défis

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Selon un rapport publié en novembre 2022 par Megatrends Africa, une plateforme de recherche de l'Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (SWP), l'Institut allemand pour le développement et la durabilité (IDOS) et l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale (IfW), l'engagement croissant des entreprises de télécommunications chinoises en Afrique pose des risques relatifs à la souveraineté numérique, la cybersécurité et aux libertés politiques. La présence croissante de ces entreprises chinoises en Afrique s'explique en grande partie par leurs avantages comparatifs par rapport à leurs concurrents. En l’occurrence, le soutien politique et financier du gouvernement central chinois qui leur permet de proposer des prix très compétitifs.

Le rapport note que les opérateurs de télécommunications chinois, dont les fabricants d'appareils Huawei et ZTE, ont établi des partenariats stratégiques avec de grands opérateurs africains tels que MTN, Sonatel, Algérie Télécom et Maroc Télécom, après la livraison des équipements de réseaux de télécommunications aux clients. Ces entreprises proposent souvent des services de maintenance à long terme pour assurer un fonctionnement fiable des réseaux locaux. Egalement, Le rapport indique que les contrats obtenus auprès de ces entreprises sont toujours accompagnés de prêts à taux préférentiels offerts aux pays africains par les institutions financières chinoises (dont la China Exim Bank, la China Development Bank et le China African Development Fund). Entre 2014 et 2018, les financements de la Chine pour développer les réseaux de télécommunications en Afrique allaient de 300 millions de dollars à plus d'un milliard de dollars par an, dépassant les fonds mobilisés pour le secteur par les gouvernements africains eux-mêmes. Par exemple En 2020, le montant total des prêts accordés par Pékin aux pays africains a fortement chuté, entraînant une augmentation d'une année sur l'autre de 568 millions de dollars des prêts au secteur des télécommunications.

  • Risques liés à l’espionnage et cybercensure

Cependant, le rapport constate que malgré un impact positif clair sur l'amélioration de la connectivité et la réduction de la fracture numérique, la présence croissante des entreprises de télécommunications chinoises sur le continent comporte des risques et des défis liés à la souveraineté, à la sécurité numérique et aux libertés politiques. En fait, de nombreux pays africains ont choisi de transférer toutes les données gouvernementales et les plateformes numériques hébergées sur des serveurs étrangers, principalement aux États-Unis et en Europe, vers des centres de données sur le continent, construits par des sociétés de traitement de données. Ce transfert est souvent présenté par les gouvernements africains comme un moyen de renforcer leur souveraineté numérique et soulève des inquiétudes, quant à la sécurité de ces données contrôlées par une technologie développée par des entreprises chinoises. Alors que la sécurité des réseaux de communication et des systèmes d'information est essentielle pour assurer l'exercice autonome de la politique nationale et pour instaurer la confiance entre les différents acteurs dans les applications socio-économiques, clés des technologies de l'information, mais ces préoccupations sont liées à l’accès du gouvernement et du parti-Etat chinois à d’immenses quantités de données sensibles sur ses partenaires africains. Les inquiétudes portent également sur l'espionnage et la cybercensure des citoyens, que les régimes africains autocratiques pourraient exploiter avec l'aide d'entreprises chinoises. Megatrends Africa rassure que les entreprises chinoises travaillent déjà avec certains gouvernements africains pour filtrer et surveiller l'utilisation d'Internet, traquant les individus qui utilisent les plateformes en ligne comme plateforme de dissidence ou de protestation.

 

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Ophelie Ada Zoa
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