Le président camerounais son excellence Paul Biya a déclaré lors du sommet Afrique-USA qui se déroule actuellement aux Etats-Unis à Washington, que, selon lui, "l'aide publique au développement dont dépend l'Afrique, ne correspond plus aux besoins de financement du continent". Il a également noté la difficulté d'obtenir des fonds privés soumis aux conditions « prohibitives » et contraignantes pour les souverainetés. De son point de vue, il serait plus pertinent de financer l'exploitation et la transformation des ressources de l'Afrique sur son sol, en mettant en place « un véritable marché des capitaux, susceptible d'offrir des outils adaptés aux besoins de financement » du continent.

« Comme exemple de contraintes, il y a la mise en gage de certaines ressources naturelles sollicités par certains investisseurs. Les modèles et instruments de financement adoptés contribuent davantage à la réexportation des capitaux, à travers des prêts sans mouvements de fonds vers le continent, mais avec des sorties obligatoires de devises lors des remboursements », a fait savoir le président camerounais.

Pour rappel, Le problème de la cohérence des financements sur le continent africain n’a jamais cessé de faire écho. La crise du Covid-19 l’a davantage exacerbé car, elle a permis aux pays riches de prendre des mesures illimitées pour dépasser leurs budgets, mais l'Afrique a dû faire face aux agences de notation, qui y voyaient un caractère hautement spéculatif. Le concept des marchés de capitaux africains est aligné sur le travail de la Banque africaine de développement par le biais du Fonds de développement des marchés de capitaux (CMDTF). Atteindre cet objectif nécessitera de plus grandes synergies et une mise en œuvre rapide de ce projet par d'autres chefs d'État de la région. En effet, certains actes d'initiatives communes peinent encore à être effectivement mis en œuvre.

Pour la BAD, « les marchés financiers africains sont marqués par leur caractère restreint, superficiel, illiquide et profondément fragmenté ». Tel est le véritable défi à surmonter. Cela contribue à donner plus de pouvoir aux banques commerciales ou d'investissement détenues majoritairement par des investisseurs étrangers. Mais l'appel du président Biya nous rappelle qu'il existe d'autres moyens de financer l'Afrique, et que si cette solution dépend de l'Afrique, il est également important de changer la façon dont nos partenaires travaillent ensemble.

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