Cela faisait huit ans que ce n’était pas arrivé. Suite à la réunion inaugurale en août 2014 sous la présidence de Barack Obama, les chefs d'État africains se joignent aux États-Unis pour le sommet États-Unis-Afrique, démarré le 13 décembre au Walter E. Washington Convention Center.

Sur les 50 cadres invités, la plupart assisteront à l'événement de trois jours. L'Érythrée avec qui les États-Unis n'entretient plus de relations diplomatiques, a été ignorée par les organisateurs. Ils ont également pris soin de correspondre aux normes de l'UA. Les pays qui avaient récemment subi un coup d'État militaire et qui avaient été suspendus des instances de l'Organisation continentale n'ont pas été conviés. Il s’agit du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso et du Soudan. Le sommet vise à rappeler « l’importance des relations américano-africaines et la coopération accrue sur des priorités globales partagées », selon un communiqué de la Maison-Blanche lors de l’annonce en juillet dernier de la tenue de l’US-Africa Leaders Summit.

Alors que le président français Emmanuel Macron s'apprête à se rendre au Gabon au printemps 2023, le regain d'intérêt des États-Unis pour l'Afrique correspond-il à des enjeux bilatéraux avec la France ? La volonté de renforcer la relation américano-africaine n'est pas en soi un jalon Biden-Macron. Le sommet afro-américain est plus une réaction qu'une action du gouvernement américain. La nature déteste le vide, et Joe Biden le sait trop bien. Le retrait de la France du Mali a permis à la Russie de manifester ouvertement son entrée au Sahel. Les autorités russes ont désormais un pied au Sahel par le biais du groupe paramilitaire Wagner. Ce changement de paradigme a considérablement aggravé les relations franco-africaines et favorisé la position de la Russie en tant qu'allié privilégié de nombreuses nations africaines. En réponse à la perte d'influence de la France dans la région du Sahel et éventuellement en Afrique de l'Ouest, les États-Unis ont choisi de réagir pour bloquer l'influence russe sur le continent africain. Les présidents américains, les présidents de l'Union africaine et 50 chefs d'État participant au sommet aborderont alors des questions allant du respect de la démocratie et des droits de l'homme à l'impact de Covid-19 en Afrique

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