L'objectif de cette décision est de "préparer l'économie à l'incorporation de la décision d'interdiction de l'exportation du bois en grumes, prévue pour 2028 dans la sous-région Cemac". Les ministres chargés des forêts de la Cemac ont adopté cette disposition le 23 février 2024 à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Elle est sensée entrer en vigueur le 1er janvier 2028.

Pour mémoire,  le 4 avril 2024, le ministre des Forêts et de la Faune, Jules Doret Ndongo, avait rendu public une liste de 76 essences dont les exportations sont interdites sous forme de grumes. il s'agit du Bubinga rose, du Bubinga rouge, de l’Abale/Abong/Esia, l’Abam à poils rouge, l’Abura/Bahia, l’Acajou à grandes folioles, l’Acajou blanc, l’Acajou de Bassam/Ngollon, l’Agba/tola, l’Alep, l’Alumni; l’Angueuk... pour ne citer que celles-là.

Il convient de noter que sur une période de six ans, de 2017 à 2023, le taux de sortie des grumes a augmenté de 17,5 % à 60 %. Ces augmentations successives entraînent une croissance  globale de 343 % en valeur relative de la fiscalité des exportations de grumes. Ce droit de sortie des grumes a été à nouveau augmenté dans la loi de finances 2024, passant de 60 % à 75 % de la valeur FOB de l'essence. Selon les calculs des exploitants forestiers, le droit de sortie des sciages a augmenté de 165 % entre 2016 et 2023.

La mise en œuvre de cette politique au Cameroun montre déjà des résultats positifs. En effet, d'après les informations de l'Institut national de la statistique (INS), le Cameroun n'a exporté que 746 m3 de grumes en 2022, sur une cargaison totale de 1,7 million de m3 de bois vendue à l'étranger.