Emmanuel Macron a exhorté, lundi 27 février, les entreprises françaises à se réveiller en Afrique et à changer de mentalité sur ce continent où la concurrence est forte. « L’Afrique est un terrain de bataille économique. Il faut que le monde économique français se mobilise pour aller se battre. Ce sont les chefs d’entreprise qui doivent y aller pour décrocher des grands contrats et les respecter en termes de délais et de qualité », a-t-il déclaré lors d’un discours à l’Elysée avant de se rendre en Afrique centrale du 1er au 5 mars, respectivement au Gabon, en Angola, au Congo et en RD Congo. « D’autres pays qui étaient moins présents que nous il y a quelques années et qui n’ont pas plus d’atouts que nous sont en train de prendre des positions simplement parce qu’ils prennent les pays africains au sérieux », a poursuivi M. Macron, appelant à passer d’une « logique d’aide à une logique d’investissement solidaire et de partenariat ». Le président français a aussi critiqué les entreprises françaises pour leur manque de dynamisme et de performance en Afrique. « Nous avons encore trop de nos entreprises qui ne font pas des travaux de meilleure qualité parce que c’est l’Afrique. Ça ne marchera plus. Je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre ». M. Macron a également rappelé que la France « a soutenu l’entrepreneuriat africain en y consacrant plus de 3 milliards d’euros entre 2019 et 2022, avec l’initiative Choose Africa», annonçant que cet effort sera poursuivi avec le programme Choose Africa 2, notamment dans la culture, l’agriculture et le digital. Le chef de l’Etat français a par ailleurs demandé de « faire preuve d’une profonde humilité face à ce qui se joue » sur un continent où la France perd du terrain face à des puissances comme la Chine, la Russie et la Turquie.

Le chef d’Etat a annoncé que la France n’aurait plus en Afrique que des bases militaires « en collaboration avec les pays africains », avec une « décroissance visible » de ses effectifs et un « effort accru » en termes de formation et d’équipements, tout en rappelant que la France ne pouvait pas être « une couverture face aux problèmes politiques » des pays africains.