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Paul Biya accentue la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Dernière mise à jours il y'a 12 mois

Ce 30 octobre 2023, le Président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya a signé un décret « portant création, organisation et fonctionnement du comité de coordination des politiques nationales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ».

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A travers la création du Comité de coordination de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes à destruction massive, son Excellence Paul Biya, le Président de la République du Cameroun entend atténuer ces fléaux qui n’ont de cesse de ternir l’image du pays. Ainsi, l’Agence nationale d'investigations financières (Anif), créée il y a une vingtaine d'années, vient de retrouver un nouveau souffle. Le décret présidentiel renseigne que ce nouvel organe se déploiera sous la tutelle du Ministre des Finances.

Ce n’est pas ex-nihilo que le chef de l’Etat a entrepris de mettre sur pied ce Comité. En effet, le Cameroun est secoué par une crise sécuritaire qui perdure à l’Extrême-Nord depuis 2014, au Nord-Ouest et au Sud-Ouest depuis 2016 (lesquelles situations font sans doute, transiter un grand nombre d’armes). Aussi, la problématique du détournement des fonds publics et enrichissements illicites est toujours d’actualité. Tous ces fléaux et maux qui minent le Cameroun ont contribué à l'intégration du Cameroun le 23 juin dernier, sur la liste grise des pays soumis à une « surveillance renforcée »  établie par le Groupe d'action financière (Gafi), l’organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le Cameroun rejoignait ainsi 23 autres pays qui comme lui, présentaient des « déficiences stratégiques dans leurs régimes de lutte ».

Le Gafi appelait alors « ces juridictions à achever leurs plans d’action rapidement et dans les délais convenus ». S’il est vrai que ces pays dont le Cameroun « travaillent activement » avec l’organisation pour y remédier et « se sont engagés à (les) résoudre rapidement », le pays de Paul Biya a encore un long chemin à parcourir. Pour preuve, la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC), sur la base des données de l'ANIF, dans son rapport de 2021, a indiqué que les dommages financiers causés à la nation par les flux financiers illicites liés au blanchiment d’argent, au financement du terrorisme et aux trafics divers sont estimés à 135 milliards de FCFA.

C’est donc pour rectifier le tir que le Comité ci-dessus évoqué a vu le jour. Lequel comité aura pour missions « d’assister les pouvoirs publics, les acteurs économiques, sociaux, financier et non financiers, monétaires ainsi que la population ; appuyer l’agence nationale d’investigation financière dans la coordination et le suivi des exercices d’autoévaluation mutuelle; de conduire les travaux d’évaluation des risques et l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes à destruction massive, etc.», peut-on lire dans le texte présidentiel.

Le Comité est constitué de 28 membres et comprend des organes de coordination tels que la présidence de la République ou encore les services du Premier ministre, ainsi que pratiquement tous les organismes publics liés à la gestion des finances, de la justice, de la sécurité intérieure et extérieure, de la coopération internationale, de la lutte contre la corruption, de l’investigation financière, des TIC… A ce cénacle, s’ajoute le secteur privé, notamment des représentants des corporations de notaires, experts-comptables, banquiers, assureurs, avocats, opérateurs de la microfinance, etc. L'équipe sera constituée après désignation des représentants de chaque administration.

Ayant été inscrit sur la liste grise du GAFI, le comité nouvellement formé œuvrera pour éviter que le Cameroun ne soit inscrit sur la « liste noire » du GAFI, une décision qui pourrait avoir comme conséquence majeure, la suspension des transactions financières avec des pays et organisations à l’international. Nous nous rappelons d’ailleurs qu'au lendemain de l'inscription du Cameroun sur la liste grise du GAFI, le Nigeria a immédiatement appelé à une vigilance accrue dans ses relations avec le Cameroun.

 

 

ophelie
Ophelie Ada Zoa
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