Ce 28 juillet, le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé qu'il avait reçu la meilleure note « AA » dans la catégorie « haute qualité ». Cette notation financière lui est attribuée grâce à la réalisation de son émission dénommée « capital hybride » ; cette notation est d'ailleurs la plus élevée pour ce type d’opération. Cela fait de la BAD un pionnier de la finance durable innovante et la première banque multilatérale au monde à utiliser cet instrument largement répandu au sein des entreprises, des institutions financières, des compagnies d'assurance et des agences.

 Les détails sur l'enveloppe de l'émission ne sont pas divulgués pour le moment, mais le capital hybride est une forme de financement qui combine des éléments de capitaux propres et de capital d'emprunt (dette), ce qui complète les deux sources de financement ci-dessus évoquées. « Notre décision d’émettre du capital hybride nous permettra de mobiliser davantage de financements sur les marchés de capitaux afin de renforcer l’accélération de la croissance et du développement de l’Afrique », a déclaré le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina.

En effet, le capital hybride aura un impact positif sur le financement de la banque, ouvrant la voie au potentiel d'émission supplémentaire d'obligations vertes, sociales et durables pour financer des projets à fort impact sur le continent. Il s'agit notamment de la sécurité alimentaire, de l'accès à l'eau et aux services de santé ainsi que les changements climatiques.

L’émission de capital hybride de la BAD est une réponse aux besoins de financement des pays membres qui sont devenus de plus en plus réactifs face au resserrement de la politique monétaire depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19 et de la guerre russo-ukrainienne. Une situation ayant mis à mal le financier qui a vu une dégradation de notation de l'institution britannique Fitch en juillet 2020. En effet, la note est passée de "AA" à "AA-". À l'époque, la BAD était également confrontée à un blocage dans le processus de recapitalisation (augmentation de capital) provoquant une controverse.

L'augmentation de capital de 115 milliards de dollars (62 330 milliards de francs CFA) de la Banque panafricaine, approuvée par 81 pays en octobre 2019, est malheureusement venue avec de mauvaises nouvelles. Soixante-cinq pays n'ont pas respecté leurs paiements de quote-part de 7 % et seuls 16 ont libéré leurs actifs parmi lesquels 10 pays africains : Nigeria, Sénégal, Maroc, Bénin, l'Erythrée, le Burkina Faso, le Kenya, le Lesotho, le Rwanda, la Libye ; et 6 pays hors-Afrique : l'Allemagne, l'Inde, l'Italie, la Norvège, l’Arabie Saoudite et l'Espagne.