Marché du poisson : le PDG de Congelcam accuse le Ministre de la santé de déstabilisation.
Dernière mise à jours il y'a 1 ansPour Sylvestre Ngouchinghe, le PDG de Congelés du Cameroun (Congelcam), il ne fait aucun doute que la démarche actuelle du ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, vise à ternir « l’image de marque » de son entreprise, leader du marché du poisson au Cameroun, pour des « desseins inavoués ». Le patron de Congelcam, pour soutenir son accusation fait mention dans son courrier, d'une publication sur les réseaux sociaux de la correspondance du Minsanté du 24 août 2023 destinée à l’entreprise.
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Dans ce courrier, que Congelcam affirme avoir reçu deux jours après son apparition sur les réseaux sociaux, soit le 29 aout, Manaouda Malachie accuse le mareyeur d'avoir refusé de se soumettre à une mission d’évaluation des capacités de conservation de ses chambres froides et des prélèvements d’échantillons pour faire des analyses microbiologiques et psycho-chimiques. Aussi, somme-t-il l’entreprise de se « soumettre sous huitaine à l’inspection et au contrôle sanitaire de vos installations et produits alimentaires mis à la consommation humaine sous peine de sanctions administratives et/ou pénales ». Selon sieur Ngouchinghe, son camarade de parti, sans associer ses équipes, avait déjà procédé à l’inspection de 626 conteneurs de poissons, au centre d’un litige avec le Port autonome de Douala (PAD). Le rapport de cette inspection, qui « déclarait que nos produits étaient de qualité douteuse et que nous avions refusé de mettre à disposition les documents administratifs (…), a été ensuite mis sur les réseaux sociaux, suivi d’une conférence de presse du Conseil national de la consommation dans l’optique de ternir notre image de marque », dénonce l’homme d’affaires, par ailleurs sénateur du RDPC au pouvoir. Ce qui lui a valu la fermeture par les autorités locales des agences de Congelcam à Mbalmayo pendant trois mois, « sans raison palpable et valable avant de les rouvrir récemment par leurs simples volontés ».
Sous un angle juridique, le Ministre de la santé justifie ses missions de contrôle, par les articles 8 et 20 de la loi-cadre de 2018 sur la sécurité sanitaire des aliments. L’article 8 stipule que « La législation alimentaire a pour objectif de protéger les intérêts des consommateurs et à leur fournir les conditions essentielles pour choisir en connaissance de cause les aliments à consommer. À ce titre, il est chargé de prévenir : les pratiques frauduleuses ou trompeuses ; la mise sur le marché d’aliments défectueux et/ou frelatés ; toutes pratiques qui peut conduire à tromper le consommateur. » A en croire la seconde disposition convoquée par le Minsanté, cas « d’urgence » ou de « force majeure », « l’autorité compétente » peut notamment « demander des analyses et des examens de tout aliment » ou « ordonner toute mesure nécessaire ».
Sylvestre Ngouchinghe estime que le ministère de la Santé n'a pas la capacité de réaliser ces inspections. « Cette loi ne donne pas explicitement qualité au ministère de la Santé publique pour procéder au contrôle de la qualité du poisson mis sur le marché, qui plus est, au contrôle des lieux de conservation de ce produit », renchérit-il. Ce dernier soutient que, « en la matière, les attributions et les interventions relèvent plutôt du Minepia (ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, NDLR) ». Déclaration faite en vertu de la loi du 19 décembre 2000 réglementant les soins sanitaires et vétérinaires, que M. Sylvestre Ngouchinghe considère comme la « boussole » de son domaine d'activité.
Et d’ajouter : « C’est le lieu de vous rappeler, monsieur le ministre, que le poisson que nous importons fait l’objet d’un contrôle strict, rigoureux et constant de la part des services du Minepia qui affectent ses agents à l’arrivée des navires au port pour attester de la qualité de nos produits ».
Ce rappel est conforme à la ligne de défense de Congelcam, puisque des centaines de conteneurs de poissons importés par le poissonnier ont été déclarés impropres à la consommation. En fait, l'entreprise affirme que ces marchandises étaient de bonne qualité mais gâtées en raison des mauvaises conditions de stockage au port. Ce que le Port autonome de Douala (PAD) a réfuté. L'autorité portuaire a plutôt accusé Congelcam d'avoir transformé la plate-forme portuaire en zone de stockage et de l'avoir bloquée.
Floyd Miles
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