En effet, après une visite   officielle effectuée au Cameroun, au Bénin et au Burkina Faso en juillet 2022, Emmanuel Macron revient à l’assaut dans 04 pays d’Afrique : il s’agit notamment le Gabon, le Congo, la RDC et l’Angola pour une tournée allant du 1er au 5 mars 2023.

Dans ce discours, le président français a laissé entendre qu’il veut "bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable" avec l’Afrique. Il a par ailleurs souligné au cours de son discours à l’Élysée, consacré à la stratégie diplomatique et militaire de la France en Afrique, que son pays fait   preuve « d’une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain » ; une situation sans précédent dans l’histoire avec une somme de défis vertigineux, évoquant les défis sécuritaires, climatiques et démographiques du continent.

Sur le plan militaire, ce discours intervient après la fin de l'opération antiterroriste Barkhane au Sahel et le retrait forcé des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso. Ces deux pays sont désormais contrôlés par des juntes militaires et un sentiment d'hostilité à l'égard de la France y est vivace. Sur le même ordre d’idées, le président a fait état d'une prochaine "diminution visible" des effectifs militaires français en Afrique et un "nouveau modèle de partenariat" impliquant une "montée en puissance" des Africains. « La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans les bases militaires françaises de nos partenaires africains». La France déploie encore quelque 3.000 militaires dans la région, notamment au Niger et au Tchad, après y avoir compté jusqu'à 5.500 hommes, mais elle entend réorienter son dispositif vers des pays du golfe de Guinée, gagnés par la poussée djihadiste, et être moins visible sur le terrain. Dans cette région, et sur l'ensemble du continent, l'influence de la France et des occidentaux est contestée par la Chine et la Russie. Ainsi, trois des quatre pays que visitera le président français, Gabon, Congo et Angola, se sont abstenus jeudi dernier lors du vote d'une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU exigeant le retrait russe d'Ukraine. L'Afrique n'est pas un "pré carré", il faut passer d'une "logique" d'aide à celle d'investissement, a ajouté Emmanuel Macron.

D’autres thèmes ont également été abordés notamment  l’économie africaine ; un secteur qui bénéficie des investissements français depuis de longues dates. Entre 2019-2022, le pays a soutenu l’entrepreneuriat en Afrique en y consacrant plus de 3 milliards de d’euros au travers du programme économique « Choose Africa 2 », illustre Macron. Et, grâce à la Banque publique d’investissement (BPI) ou encore l’Agence française de développement (AFD), la France va « amplifier les efforts en ciblant les entrepreneurs français et africains confrontés aux risques et n’arrivant pas à accéder au capital de quelques centaines de milliers d’euros qui débloqueraient leur situation », promet l’actuel locataire de l’Elysée.

Même si ce dernier ne doute point du partenariat « solide  » qu’il entretient avec l’Afrique, son pays doit néanmoins rester « lucide  » sur l’Afrique, terre de beaucoup d’opportunités et de convoitises. D’où la nécessité de sauvegarder ses intérêts. Toutefois, rappelle l’actuel locataire de l’Élysée, « je ne défendrai pas les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre, mais je souhaite qu’une nouvelle génération d’entrepreneurs africains, français, franco-africains se projette dans les nouvelles coopérations et dans une nouvelle philosophie ».