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Focac 2024 : infrastructures routières, priorités de Paul Biya

Dernière mise à jours il y'a 2 mois

Construction de la Route Douala-Bafoussam, voie de contournement de Yaoundé, Ebolowa-Akom II-Kribi…tels sont les projets d’infrastructures routières présentés par le Président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya, à Beijing en Chine. Ces projets, annoncés depuis des années, ne sont pas encore concrétisés en raison d'un manque de moyens financiers. Le président de la République entend susciter des investissements, car ces projets, selon lui, constituent des « niches d’opportunités » pour les entreprises chinoises.

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Le président camerounais Paul Biya a pris part aux travaux du 4e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) organisé par son homologue chinois Xi Jinping. Pour sa huitième visite dans ce pays asiatique, le président camerounais n'y est pas allé en spectateur mais en porteur de plusieurs projets d'infrastructure pour lesquels il sollicite un soutien financier.

La plupart des projets mentionnés dans le discours de Paul Biya sont ceux qui ont été annoncés depuis des années mais qui ne sont pas encore réalisés. Or, « dans sa quête de progrès et de modernité, le Cameroun a besoin de financements additionnels, importants pour poursuivre sa vision d’émergence à l’horizon 2035 », a-t-il déclaré. L'une des préoccupations du pilier de la Cemac est la réalisation de la voie de contournement de Yaoundé. Il est donc possible que la demande de Paul Biya en Chine entraîne une avancée rapide grâce à un intérêt spécifique de son partenaire bilatéral de longue date.

Selon le Programme d'investissement prioritaire, les travaux devraient commencer en 2026 et se terminer en 2030 pour un coût estimé à 795 milliards de Fcfa. Jusqu'à présent, on ne sait pas encore combien de fonds ont déjà été mobilisés alors que Paul Biya met en avant le "lancement imminent" des projets structurants du Cameroun appelés de deuxième génération. Lors du 11ème Forum urbain mondial (FUM) qui s'est tenu à Katowice (Pologne) à la fin du mois de juin 2022, Célestine Ketcha Courtès, ministre de l'Habitat et du développement urbain (Minhdu), a annoncé une promesse de 33 milliards de Fcfa de la part de l'Union européenne (UE). Seulement 19% des 175 milliards de Fcfa nécessaires pour lancer la première phase (T3) qui reliera Nkozoa à l'autoroute Yaoundé-Douala. Deux ans plus tard, aucun résultat.

Les acteurs financiers sont en retard. Après avoir organisé une première table ronde presque stérile à Yaoundé, le Minhdu envisage sans prévision de temps d'en organiser une deuxième, afin de persuader les bailleurs de fonds des conséquences économiques que cache ce vaste projet en cours dans la capitale politique du Cameroun. « Le projet de construction de la Voie de contournement de Yaoundé et des quatre pôles de développements urbains permettra de dégager des avantages économiques de l’ordre de 4 145 milliards et de générés essentiellement par le gain de temps (75 %), la réduction des coûts des d’exploitation des véhicules (14%), la plus-value foncière (9%) et finalement les taxes générées à l’état pendant la période de construction (1%) », décrit l’UE.

La route Ebolowa-Akom II-Kribi(région du Sud) est l'un des projets présentés au Focac. Les travaux de bitumage, annoncés par le président lui-même en 2011, n'ont pas commencé 13 ans plus tard. C'est pourquoi le projet persiste à respecter les normes environnementales sur lesquelles le bailleur de fonds britannique Ukef met l'accent pour libérer l'intégralité des fonds. Mentionner ce projet dans son discours permettrait-il à la Chine de se positionner afin de démarrer ce chantier de 138,23 milliards de Fcfa en 2024, comme annoncé en décembre dernier?

Paul Biya a également abordé la construction de la deuxième phase de l'autoroute Yaoundé-Douala (139 km), pour un coût de 899 milliards de Fcfa. D'ailleurs, un accord cadre a été conclu avec la China First Highway Engineering Corporation (Cfhec), qui s'est engagé à préfinancer le début des travaux cette année et à soutenir l'État du Cameroun dans la recherche du financement requis.

De plus, le ministère des Travaux publics nécessite un budget de 759,2 milliards de Fcfa pour rénover 29 000 km d'ici 2025, dans un contexte où le réseau bitumé global est estimé à moins de 10% au total. Un montant  qui ne pourrait être mobilisé que par l'État. Selon Paul Biya, la rénovation des routes Ngaoundéré-Garoua, Douala-Bafoussam, Maroua-Kousseri, l'autoroute Edéa-Kribi et bien d'autres projets dont l'exécution est attendue depuis longtemps représentent également "des opportunités à saisir pour le gouvernement et les grandes entreprises chinoises".

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Ophelie Ada Zoa
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