Finances : les derniers détails de l'emprunt obligataire 2023 du gouvernement camerounais.
Dernière mise à jours il y'a 1 ansLe 31 mai 2023, cinq arrangeurs (Financia Capital, Afriland Bourse & Investissement, Attijari Securities Central Africa, Société Générale Capital Securities Central Africa et Upline Securities Central Africa) ont vu la dernière mouture de la convention les liant à l’État du Cameroun être présentée au ministre des Finance, Louis Paul Motazé pour signature.
Lire aussi : Industries Extractives : le secteur renoue avec la croissance au 4e trimestre 2022.
Selon les termes de l'accord, l'enveloppe recherchée dans le cadre de cet appel public à l'épargne restera à 150 milliards de FCFA, au lieu des 200 milliards de FCFA initialement prévus, selon des sources autorisées.
Les conditions défavorables sur les marchés des capitaux en raison du resserrement monétaire de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) ont contraint le gouvernement à revoir à la baisse son objectif. En effet, depuis des mois, la BEAC assèche les banques (retraits hebdomadaires de liquidités) et resserre les fonds de gré à gré (hausse des taux d'intérêt) pour lutter contre l'inflation.
Ces conditions défavorables à la mobilisation des financements qui ont enraciné la pratique des taux d'intérêt élevés sur le marché, ont également incité le Cameroun à innover, en optant cette fois pour un emprunt obligataire à taux d’intérêt et maturités variables. Sous réserve du quitus en attente de la Commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (Cosumaf), quatre possibilités (au lieu des trois précédemment annoncées) sont finalement offertes aux investisseurs qui ont du 12 au 28 juin 2023 pour souscrire.
Dans un premier temps, les investisseurs sont tenus de fournir au Trésor public 40 milliards de FCFA à un taux d'intérêt de 5,80% pendant trois ans, dont un délai de grâce de deux ans. Cela signifie que le remboursement de ce premier montant sera effectué en 2026. Deuxièmement, l'Etat du Cameroun demande aux investisseurs une enveloppe de 40 milliards de FCFA, cette fois avec un taux d'intérêt de 6% sur une période de 4 ans, dont 2 ans seront différés. Contrairement à l'hypothèse initiale discutée avec les arrangeurs, soit 80 milliards de FCFA de titres offerts aux investisseurs avec un taux d'intérêt de 6,75% et une maturité de 6 ans, le Trésor public qui recherche le taux d'intérêt le plus bas a finalement divisé l'enveloppe en deux avec des échéances et taux d'intérêt différents. Ce procédé a donc permis au Cameroun d'aboutir à la mobilisation finale de 80 milliards de FCFA à un taux d'intérêt de 5,9% (soit un gain de presque 1%, NDLR), cette fois avec une durée de 7 ans.
La troisième tranche offerte aux investisseurs est de 50 milliards de FCFA. Les détenteurs de capitaux recevront une rémunération de 6,75 % sur une période de 6 ans, dont 3 seront différés. Cela signifie que le remboursement de cette tranche commencera en 2027 et se terminera en 2029. La 4ème tranche de 20 milliards de FCFA portera un intérêt de 7,25% sur une durée de 8 ans dont 3 différés. Pour cette dernière tranche, le remboursement commencera en 2027 et se terminera en 2031.
Compte tenu de ce qui précède, on peut dire une fois de plus que le Cameroun a choisi de solliciter de petits montants pour des maturités plus longues et rémunérés à des taux élevés, tandis que les plus grosses enveloppes sont assorties des taux relativement plus bas et des maturités plus courtes ; guidé par son souci de maîtriser les coûts de ses opérations, dans un contexte plutôt difficile sur le marché des capitaux.
Toutefois, malgré cette stratégie des taux et maturités variables, rien n’est gagné d’avance dans l’opération que le Cameroun se prépare à lancer sur la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), basée à Douala. En effet, selon une source proche du dossier, le consortium d'arrangeurs n'a garanti à l'Etat camerounais que 92 milliards de FCFA de prise ferme, soit 61,3% du montant demandé. Il s'agit du montant déjà acquis avant même le début des souscriptions. Dans ce cas de figure, il s'agit du montant de souscriptions le plus bas jamais proposé à l'Etat du Cameroun depuis qu'il a commencé à opérer sur le marché financier en décembre 2010.
A titre de comparaison, le ministère des Finances du Cameroun avait reçu une garantie de 90% du montant demandé pour l'emprunt obligataire de 2022. Pour atteindre le même ratio en 2023 et garantir la prospérité de l'opération sans trop d'efforts, le ministre des Finances Louis Paul Motazé a manœuvré pour obtenir des arrangeurs une prise ferme de 120 milliards de FCFA, soit 80% du montant recherché. Mais cela s'est avéré vain. « Les arrangeurs ont dit qu’ils n’ont simplement pas assez de liquidités, au regard du durcissement de la politique monétaire », souffle une source proche du dossier. Par ailleurs, pour compléter l’enveloppe déjà réservée par les arrangeurs, le Cameroun devra batailler sur le marché pour mobiliser les 58 milliards de FCFA supplémentaires pour atteindre son objectif.
Floyd Miles
Actually, now that I try out the links on my message, above, none of them take me to the secure site. Only my shortcut on my desktop, which I created years ago.