Malgré des conditions socio-économiques difficiles tout au long de l’année, l’exécution budgétaire à fin décembre 2022 a été caractérisée par des résultats satisfaisants tant en termes de mobilisation des ressources que de mise en œuvre des politiques. Toutefois, certaines irrégularités dans la gestion financière persistent. Celles-ci incluent, entre autres choses, la pression sur les dépenses ou la persistance du phénomène du dépassement budgétaire notamment par le biais de dotation des régies d’avances. Les régies sont un véhicule d'exécution budgétaire qui permettent aux gestionnaires de crédits de procéder au paiement de dépenses urgentes qui ne peuvent être traitées par le processus d'exécution normal et nécessitent un règlement postérieur. Au cours de l’exercice 2022, les dépenses totales réalisées à travers ce processus ont été estimées à 57,3 milliards de FCFA, soit une augmentation de 3,8 milliards de FCFA (+6,6%) par rapport aux 53,5 milliards de FCFA de2021.

Selon le rapport d'exécution du budget 2022 publié par la Direction générale du budget (DGB), cette situation est due à la création de 30 nouvelles régies d'avances au cours de l'exercice budgétaire 2022, dont 08 pour le Consupe à hauteur de 1,2 milliard; 02 pour le Ministère de la Défense à hauteur de 0,9 milliard, 01 pour le Ministère des Arts et de la Culture à hauteur de 136,4 millions, 02 pour le ministère de l'Éducation de base à hauteur de 68millions et 04 pour le ministère des Travaux publics à hauteur de 93 millions de FCFA. En plus de ces nouvelles agences, nous constatons également une augmentation du volume due à la hausse de la dotation de certaines anciennes régies. En deux ans (2021, 2022), il y a eu 811 régies d'avance, 400 en 2021 (27 créées et 373 rouvertes) et 411 en 2022 (30 créées et 381 rouvertes).

Parmi les autres difficultés liées à l'exécution du budget en 2022, figurent une situation sécuritaire fragile régionale, la faible mise en œuvre des réformes budgétaires et la longueur des délais de paiement (au-dessus de la norme de la zone CEMAC de 60 jours). Dans l’ensemble, les efforts visant à récupérer les ressources et à contrôler les coûts de fonctionnement devront se poursuivre pour garantir que les objectifs fixés dans le programme économique et financier triennal 2021-2024 soient atteints. Il en va de même pour la limitation des moyens abusifs de dérogation aux procédures, la gestion de l'encours de la dette et des méthodes d'exécution des Finex et l'amélioration du reporting financier.