Les réserves de change de la Banque Centrale des Etats d’Afrique Centrale sont constituées des avoirs extérieurs, des avoirs en or, des avoirs auprès du FMI. Elles permettent d’assurer les importations des pays membres de la Cemac (Cameroun ; Gabon ; RCA ; Guinée Equatoriale ; Congo ; Tchad).

Selon des chiffres officiels, à la fin de l'exercice 2022, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) a augmenté ses réserves de change à 7 000 milliards, en hausse de 50 % (+3,662 milliards) par rapport aux 4 662 milliards, à la même période l’année d’avant. Ce montant couvre 4,5% d'importations de biens et services contre seulement 3,59% en décembre 2021.

Cette importante progression, selon le gouverneur de la Beac Abbas Mahamat Tolli, peut être relative à « l’application rigoureuse du dispositif règlementaire sur le change permettant ainsi d’accélérer le rapatriement des devises par les agents économiques ». Ce dernier ajoute que « nous avons terminé l’année 2022, avec 12 milliards de rétrocession à la Banque centrale grâce aux moyens de suivi au recrutement du personnel spécifique à la mise en place de procédures et la discipline instaurée aux agents économiques ».

Cette flambée des réserves intervient à un moment où la nouvelle réglementation des changes pour les sociétés pétrolières et minières est en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Le nouveau dispositif fixe un taux de rétrocession de 35% pour ces acteurs et en raison de leurs spécificités sur les devises générées par leurs activités dans les comptes onshore, contre 70% pour les autres assujettis.

Les six chefs d'État se sont d’ailleurs félicités de cette consolidation de l'importance des réserves de change de la région lors de la 15 ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etats de la Cemac tenue le 17 mars dernier à Yaoundé. « La conférence s’est réjouie de la consolidation des réserves de changes grâce à l’application effective de la réglementation des changes. Elle a félicité la BEAC et l’a encouragé à poursuivre et renforcer l’application de ladite réglementation à tous les secteurs d’activités notamment aux entreprises des secteurs extractifs, en vue de favoriser la consolidation de la position extérieure et les réserves de change de la Cemac. À cet égard, la conférence a engagé le gouverneur de la BEAC, le président de la commission, les ministres sectoriels et ceux en charge des finances ainsi que toutes les parties prenantes à poursuivre et conclure les négociations autour du rapatriement des recettes d’exportation (…) », indique le communiqué final.