Selon les statistiques mensuelles du marché des valeurs du Trésor de la CEMAC pour juin 2023, publiées par la Banque centrale, l'encours des engagements financiers des six pays de l'union monétaire sur le marché primaire a atteint 5 895 milliards de FCFA à fin Juin 2023. Les trésors les plus actifs sur le marché sont le Congo avec un encours de 1 916,7 milliards de FCFA (32,5 %), le Gabon avec un encours de 24,7 % (1 456,6 milliards) et le Cameroun avec un encours de 1 236,4 milliards de FCFA, soit 21 % du total. Le Tchad (11,4%) et la Guinée équatoriale (8,1%) maintiennent des niveaux moyens de participation, avec des encours de 673,1 milliards et 478,2 milliards respectivement. Au bas de l’échelle, se trouve la République centrafricaine, avec environ 134,4 milliards de FCFA en circulation, soit 2,3 % du total.

En matière d'instruments financiers, les États utilisent de plus en plus les obligations de Trésor assimilables (OTA), c'est-à-dire des titres dont la maturité est supérieure à un an. Elles représentent 84,4% du portefeuille de dettes financières des pays de la CEMAC, avec une maturité privilégiée de 2-3 ans (41,2%). Seuls 15,6 % sont des Bons du Trésor assimilables (BTA), qui sont des titres dont l'échéance peut aller jusqu'à un an. Par rapport à juin 2018, les BTA ont été les plus utilisés, représentant 73,9% de l'encours des dettes sur ce marché.

Ce document note que la participation des sociétés des valeurs du Trésor (SVT) dans les émissions de titres publics a légèrement augmenté, passant de 31,31 % en mai 2023 à 32,60 % au cours de cette période. Parallèlement, le coût moyen des ressources a également augmenté, passant de 7,03 % à 7,55 % en un mois.

Par ailleurs, le taux de souscription aux émissions des valeurs du Trésor est passé de 97,81 % en mai 2023 à 67,50 % fin juin 2023. Cette baisse est directement liée à l'environnement économique actuel caractérisé par le resserrement de la politique monétaire établie par la banque centrale.  L'objectif est de contrer les pressions inflationnistes dans la zone CEMAC. En raison de conditions de marché extrêmement tendues depuis le 21 février 2023, les banques commerciales (les principaux investisseurs sur les marchés financiers) ne peuvent plus se refinancer auprès de la Beac. L’institut d’émission monétaire ayant jusqu'à présent suspendu les injections hebdomadaires de liquidités. Au lieu de cela, la banque centrale organise désormais des enchères hebdomadaires de liquidités. Dans ce cas d’espèce, la banque centrale a procédé le 24 juillet à une opération de retrait de liquidités de 50 milliards de FCFA. Suite à ces opérations, la liquidité existante du système bancaire est passée de 1,5 milliard de FCFA à moins de 700 millions de FCFA.