Cameroun : le système éducatif ralentit le développement
Dernière mise à jours il y'a 8 moisC'est du moins ce qui ressort d’une note de conjoncture publiée par le Centre d'analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun.
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« Quelle école pour l’émergence du Cameroun ? L’urgence de la rupture ». Tel est le titre de la note de veille économique et stratégique (N°09) publiée en décembre 2019 par le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-Parc). Dans la note, Barnabé Okouda, directeur exécutif du Camercap Parc, pose la problématique de l'apport du système éducatif actuel à l'émergence du Cameroun.
« Depuis la nuit des temps, l’éducation en général et l’école en particulier ont eu pour finalité d’aller chercher le feu, la flamme de la connaissance pour faire avancer l’humanité et d’apprendre à lier le bois au bois, selon Cheick Hamidou Kane, en vue d’améliorer les conditions de vie des humains. C’est ce qui se traduit par le terme développement », peut-on lire dans la note.
Face aux « difficultés qui peuvent être qualifiées de prioritaires » : manque de routes, difficultés d’accès à l’électricité, gestion des ordures ménagères dans les agglomérations urbaines. Un conseil de cabinet extraordinaire, présidé par Joseph Dion Ngute, Premier ministre le 26 octobre 2023, en avait fait un point unique à l’ordre du jour. A l’issue de ces assises, des instructions avaient été données pour des actions d’urgence pour ce qui est de la réhabilitation des routes de Yaoundé. Depuis lors, quelques actions ont été engagées sur certains tronçons de la cité capitale. Cependant, « la situation n’a pas évolué de manière significative et durable et la physionomie globale de la capitale n’a guère changé en mieux », regrette Camercap-Parc.
« Ce constat de résignation et d’impuissance suscite une interrogation lancinante, à savoir : avec autant d’universités et institutions universitaires (publiques et privés), autant de collèges et lycées, à quoi nous sert notre école ? Pourquoi l’école camerounaise ne peut-elle pas orienter sa mission à la recherche des solutions aux problèmes quotidiens, avant d’aller vers les enseignements universels, visant à conquérir l’espace ? », s’interroge l’organisme.
Camercap-Parc souligne dans sa note de conjoncture que malgré leur coût unitaire très élevé, les routes classées et non classées du Cameroun résistent difficilement au vieillissement et ont une durée de vie courte (en raison de la qualité des sols). Pour le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun, c’est ici que les écoles doivent intervenir. « Le pays dispose de plusieurs écoles polytechniques à Yaoundé, Douala, Buea, Maroua, représentant les différentes zones agroécologiques auxquelles on associe les IPES et les lycées techniques. On peut imaginer qu’en l’intervalle de 5 ans, une première approche de solution peut être trouvée et lancée pour un suivi sur 10 à 20 ans, afin de faire une évaluation en grandeur nature, avec des données réelles collectées », précise Camercap-Parc.
Au niveau financier et comptable, le Centre estime que les écoles de commerce et autres facultés d'économie et de gestion disposent des éléments nécessaires pour développer des programmes de recherche et développement (R&D) applicables à des situations réelles et immédiates. Certaines se « pencheraient sur la structure des coûts, tarifications, d’autres sur la gestion/ restriction de la dette par une ingénierie financière ».
Camercap-Parc souligne que les pays en développement placent la recherche et le développement au centre de leurs stratégies de développement. Le centre affirme qu'au Cameroun, la structure gouvernementale impose des « cloisons qui ne favorisent pas cette intégration des politiques recherche et développement ».
Au Cameroun précise Camercap-Parc, les écoles, lycées et universités qui ont du potentiel et des ressources humaines pour la recherche fondamentale ou théorique appartiennent à trois ministères différents du secteur éducation/ Formation, les instituts de recherche appliquée, censés poursuivre avec le stade 2 de la recherche-développement, dépendent du ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation. Cela crée déjà des distorsions et des divisions entre les structures de recherche du ministère de l'Enseignement supérieur et les laboratoires universitaires et polytechniques.
Outre la partie recherche et développement, la partie développement technologique des innovations issues de la recherche et développement est également soutenue par le ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique. « Dans ces conditions et dans un environnement institutionnel où la coordination de l’action gouvernementale a du mal à être une réalité palpable, le Cameroun ne parvient pas ainsi à capitaliser ses résultats de recherche. Ces derniers sont repris par les autres pays pour leur plus grand bien et le malheur du Cameroun. Des exemples connus sont légion dans cette série » regrette Camercap-Parc
Floyd Miles
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