Le 19 juillet 2024, le Cameroun a réalisé une étape supplémentaire dans son développement industriel en inaugurant la cimenterie Cimpor dans la Zone Industrielle du Port de Kribi (ZIPK). Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a présidé cet événement, mettant en évidence l'importance de cette nouvelle installation pour le pays. La capacité de production de Cimpor, un acteur important du secteur du ciment, atteint désormais un million de tonnes par an, ce qui renforce les ambitions du pays de répondre non seulement à la demande nationale de ciment estimée en 2014 à plus de 3 millions de tonnes, mais aussi de se positionner sur les marchés régionaux.

Le groupe Cadyst avait choisi, avant le portugais, de s'installer dans la zone industrialo-portuaire de Kribi. Son objectif est de produire chaque année 100 000 tonnes de farine de blé, destinée principalement à la fabrication de pâtes alimentaires, avec une capacité de production de 12 000 sacs de farine de 50 kg par jour, pour un investissement de 13,5 milliards de Fcfa.

Les entreprises diversifiées de la ZIPK reflètent la dynamique industrielle en cours. Dans le domaine agroalimentaire, des acteurs comme Atlantic Cocoa Corporation (ACC) se démarquent en transformant des matières premières locales en produits finis destinés aux marchés locaux et internationaux. Les entreprises telles que IHM, KIS et SCI Kaloupe sont présentes dans le domaine de la logistique, assurant ainsi l'efficacité du transport et de la distribution des marchandises. À ces entreprises s'ajoutent d'autres telles que la Société industrielle de construction d'appareils électroménagers et de climatiseurs, Bolloré Transport Logistique (BTL), Ocean Shipping and Logistics Company S.A., Kribi Island Service (KIS), la Société d'exploitation des parcs à bois du Cameroun (SEPBC) et IHS (télécommunications). Le port autonome de Kribi propose aux entreprises des infrastructures portuaires de pointe.

De plus, ces investissements, estimés à 200 milliards de Fcfa à la fin d'octobre 2023, ainsi que d'autres, contribueront à renforcer encore plus la ZIPK. D'ores et déjà, ces installations créent un grand nombre d'emplois directs et indirects, avec une estimation de plus de 5000, à savoir : 300 pour KCT, 300 pour KMT, 800 pour CHEC, 150 pour ACC, 100 pour Cimpor et 150 pour La Pasta... Cela n'inclut pas les projets miniers en cours qui vont entraîner une diminution de l'offre d'emplois, comme le projet du fer de Kribi par Sinosteel CAM SA. La société chinoise envisage d'allouer 425 milliards de Fcfa à ce projet, ce qui va entraîner la création de 600 emplois directs et 100 indirects.

Cette ruée des entreprises privées vers la cité balnéaire a incité les banques commerciales camerounaises à l'intégrer dans leur stratégie de développement. Pour preuve, dans la zone portuaire, UBA Cameroun a récemment inauguré une nouvelle agence VIP, offrant une gamme complète de services financiers qui répondent aux besoins particuliers des entreprises. Bange Bank, CCA, et d'autres sont aussi présentes dans cette région. En effet, la croissance des effectifs et l'augmentation de la population devraient être bénéfiques pour le commerce généré par l'activité de ces grandes industries, ainsi que pour l'augmentation attendue de la population bancable dans cette région du pays. Une niche d’opportunités pour les banques. D'après les estimations du troisième recensement général de la population et de l'habitat, la ville comptait 100 000 habitants en 2015 contre 55 702 en 2002.

La ZIPK, qui couvre une superficie de 15 000 hectares, est l'un des projets majeurs du Cameroun en matière de coopération industrielle. Cette région constitue un cadre favorable pour l'établissement d'entreprises de différents domaines, tels que la logistique, les filières de transformation des ressources agricoles, des produits forestiers et des ressources minières. La zone a attiré de nombreux investisseurs depuis son ouverture en 2018, avec une quarantaine de partenaires déjà installés ou en cours d'installation. Selon des informations recueillies au port de Kribi, le développement de la Zone Industrielle se déroule en phases, selon une approche stratégique fondée sur des clusters. Ils incluent des zones dédiées aux industries lourdes et moyennes, aux industries agroalimentaires et aux activités de recherche et développement technologique. La création de synergies entre les entreprises est facilitée grâce à cette organisation, ce qui améliore les chaînes de valeur et favorise l'innovation. Des services essentiels tels que des réseaux de télécommunications, d'eau, d'électricité et des systèmes d'assainissement font également partie des infrastructures, ainsi que des installations de soutien telles que des centres de vie et des entrepôts.