Une centaine de startups camerounaises se sont vues accompagner dans le processus de maturation de leur projet par ActivSpaces, l’un des principaux incubateurs technologiques au Cameroun. Cette information a été révélée lors du 2^ème Digital Innovation Festival (DIF) qui s'est tenu du 20 au 22 septembre 2023 à Douala, la capitale économique du Cameroun. Cet évènement qui vise à « accélérer la transformation digitale du Cameroun pour un futur durable », se veut donc une rencontre entre start-ups, acteurs de l’écosystème technologique, financiers et autorités publiques. « Il y a une dizaine d’années, on ne parlait pas de start-up au Cameroun. Des progrès ont été accomplis et il est question d’accélérer le processus. Nous avons accompagné près de 100 start-ups en 10 ans. Beaucoup sont mortes comme partout dans le monde, il y a également de grands succès, à l’instar de Waspito, Koree, Nkwa », a ainsi déclaré Steve Tchoumba, le directeur exécutif d’ActivSpaces.

Entre 2019 et 2023, les start-ups camerounaises qui ont été accompagnées par ActivSpaces dans leur processus de maturation ont attiré près de 18 milliards de FCFA d’investissements. C’est ce qui ressort des chiffres compilés par ActivSpaces, issus d’études des cabinets à l’instar de Briter Bridges et Africa Now. Dans le détail, les startups Ejara, Diool, Healtlane, et Waspito ont respectivement levé 6 milliards de FCFA, 2,1 milliards de FCFA, 2 milliards de FCFA, et 3,6 milliards de FCFA, par exemple.

Cette performance, selon les acteurs du secteur digital, peut être mise à l’actif des populations qui, de plus en plus démontrent un grand intérêt pour le Numérique et pour Internet en particulier. Les données publiées par « GSMA Intelligence », l’organisme qui regroupe les opérateurs de télécommunications dans le monde révèlent que, au Cameroun, les utilisateurs d’internet ont atteint 10,05 millions en 2022. Par rapport à l’année précédente, l’on note une augmentation de 967 000, soit 10,6%. Ce qui signifie que 36,5% de la population totale camerounaise a déjà pénétré le monde d’internet.

Toutefois, l’insuffisance des infrastructures demeure un obstacle à la transformation digitale du Cameroun. Pour pallier ce problème, « Camtel a déjà déployé plus de 20 000 km de fibre optique pour interconnecter le territoire. Et des efforts sont entrepris par les pouvoirs publics pour améliorer les infrastructures dans les prochaines années », a indiqué Dr Denis Ngae, représentant du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) à ce festival. Autre entrave, l’absence d’un cadre légal qui va favoriser les investissements. Les acteurs de l’écosystème numérique militent pour une solution à ce sujet.

Steve Tchoumba pense qu’il faut un dialogue entre les acteurs privés, les investisseurs et les pouvoirs publics pour accélérer l’écosystème qui regorge beaucoup de potentialités. Laquelle accélération passera par la formation des jeunes aux métiers du Numérique !  « Nous disposons d’un réseau électrique et d’une connexion internet appréciables. Ce qui veut dire que nous pouvons faire du Outsourcing pour les pays étrangers qui veulent chercher de la compétence », précise-t-il.