Cette annonce intervient dans un contexte marqué par le désir effréné de doter le pays de l'indépendance énergique. Notons que le 16 juillet 2024, le gouvernement a procédé au lancement d’un programme d’accélération de l’électrification du pays, d’un montant de 460 millions de dollars, soit près de 277 milliards FCFA.

Ce programme que la Banque mondiale s’engage à financer a vocation à réduire drastiquement l’énorme déficit énergétique du pays, en portant le taux d’électrification nationale de 11% (6,5% selon un récent rapport de la Banque mondiale) actuellement à 53% d’ici à 2030. D’après le Premier ministre, ce programme prévoit, notamment, la construction de centrales solaires à N’Djamena et dans les provinces, la réhabilitation des réseaux électriques de N’Djamena et des 12 chefs-lieux de provinces, l’électrification de 200 localités, la distribution subventionnée de 2 millions de kits solaires, et aussi la perspective de l'électrification de 850 centres de Santé et 700 écoles. Au regard de l’échéance, le pays est engagé dans une course contre la montre pour combler l’immense déficit énergétique qui compromet l’implémentation de son Plan directeur d’industrialisation élaboré en 2020, dont l’un des objectifs phares est l’atteinte d’un taux de croissance de 8% par le Tchad, à l’horizon 2030.

Au Tchad, moins de 10% seulement de la population a accès à l'électricité. Cela va de pair avec un faible taux d'accès aux services de base tels que l'eau potable, l'assainissement de base et les routes pavées. Pendant ce temps, le pétrole brut est devenu la principale source de revenus d'exportation du pays.

Le coût exorbitant et la rareté de l'électricité constituent un obstacle majeur au développement économique du Tchad. L’approvisionnement total en énergie primaire en 2018 était de 4 375 ktep. La problématique énergétique est au cœur des enjeux environnementaux. Le bois et le charbon de bois fournissent 83 % de l'énergie consommée au Tchad, et la consommation de GPL est en hausse. Cependant, seul un faible pourcentage de la population utilise ce type d'énergie. Il existe actuellement une activité de raffinage de pétrole au Tchad qui a produit en 2018, 683 ktep.

La majeure partie de la consommation est couverte par la biomasse. En tant que pays producteur de sucre, le Tchad dispose de grandes quantités de bagasse disponibles pour la production d'énergie par cogénération, en tant que surplus des besoins internes des sucreries. La biomasse est la principale source d'énergie pour la majorité de la population rurale du pays. Le bilan énergétique 2020 de l'AFREC montre que la consommation finale totale (CFT) est dominée par les biocarburants et les déchets et représente 83%, suivis par les produits pétroliers et l'électricité, respectivement 16% et 1%.