Selon le ministère des Travaux publics, « compte tenu du contexte sécuritaire précaire de la zone du projet, le déploiement des entreprises sur les tronçons est conditionné par la mise en place d’un dispositif sécuritaire. Bien que ce dispositif soit efficace, son fonctionnement requiert la mobilisation régulière des ressources financières qui ont été évaluées à 46 millions francs CFA mensuellement ». Cette situation est considérée comme le principal casse- tète de ce chantier si important pour la région. Dans les faits, la réhabilitation de la route Maroua-Kousseri, qui s’ouvre sur le Tchad et le Nigeria long de 235 km, a connu beaucoup de péripéties, qui ont d’ailleurs contraint la Banque mondiale à clôturer son premier financement sur ce projet, avant la fin des travaux. En plus des lenteurs structurelles rencontrées dans les projets au Cameroun, les travaux sur cette route ont été entravés par l’insécurité créée par Boko Haram dans l’Extrême-Nord du pays.

Pour mémoire, après le refus de la société Sinohydro de continuer le chantier, suite à l'instabilité dans la région, le gouvernement camerounais, sur autorisation de la Banque mondiale, confiera le chantier à l’armée à travers le Génie militaire, dont le cahier de charges prévoyait la livraison du chantier en 24 mois. Relancés début mars 2018, les travaux tourneront au ralenti jusqu’au début de l’année 2020, période au cours de laquelle le Génie militaire s’attachera les services de trois sous-traitants pour accélérer les travaux, notamment sur le tronçon Mora-Dabanga-Kousseri.