Secteur pétro-gazier : Gaz du Cameroun augmente ses tarifs de 20%.
Dernière mise à jours il y'a 1 ansDans une lettre datée du 15 mai 2023 à ses clients, la société Gaz du Cameroun (GDC), qui fournit du gaz naturel à une trentaine d'entreprises industrielles de la ville de Douala, a indiqué une hausse de ses tarifs de 20% à partir du 1er Juin. La filiale au Cameroun du britannique Victoria Oil & Gas (VOG) a justifié cette « première augmentation des prix en 10 ans » par « la hausse significative de ses coûts opérationnels », en raison de la conjoncture globale.
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Une hausse importante des prix du gaz naturel pour approvisionner les principales installations de production de la capitale économique camerounaise est intervenue après l'extension au gaz de la Taxe Spéciale sur les Produits Pétroliers (TSPP). Inscrite dans la loi des finances 2023 du Cameroun, ladite extension impose aux entreprises consommatrices de gaz industriel de payer au fisc une taxe de 70 FCFA par mètre cube de gaz consommé depuis janvier 2023.
Dans le même temps, depuis janvier 2023, l'agence de régulation du secteur de l'électricité (Arsel) a également augmenté les prix de l'électricité de près de 30 % pour les clients « grands comptes », c'est-à-dire les entreprises industrielles considérées comme énergivores. De plus, en février 2023, les prix du super, du gasoil et du pétrole lampant utilisé par les industriels ont augmenté. Les hausses de prix de ces sources d'énergie varient entre 15,8 % et 36,5 %.
La hausse explosive des coûts de l'énergie dans le secteur industriel camerounais devrait entraîner des augmentations importantes des coûts de production pour les entreprises. En fait, depuis la période post-Covid-19, exacerbée par le déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine en février 2022, ces entreprises ont déjà vu les prix sortie-usine de leurs produits connaître des hausses significatives. Et pour cause, l'explosion des prix du fret maritime et des matières premières à l'échelle internationale.
En effet, selon l'Indice des prix à la production industrielle (IPPI) publié par l'Institut national de la statistique (INS), les coûts de production des entreprises industrielles camerounaises ont atteint en 2022 la plus forte hausse en six ans, atteignant 13,3% sur un an. Selon l'INS, deux grands secteurs de l'économie ont été particulièrement touchés par cette hausse des coûts de production : le secteur extractif, notamment l’industrie pétro-gazière, et le secteur de la sidérurgie-métallurgie.
Les prix sortie-usine de ces deux industries ont augmenté respectivement de 29% et 16,9% en 2022. Contre seulement 5,8 % dans l'industrie chimique, pharmaceutique et du plastique, 1,9 % dans l'industrie textile, 10,9 % dans l'industrie alimentaire et 15,9 % dans l'industrie du cuir.
Cette augmentation des coûts de production des entreprises industrielles a entraîné une hausse des prix à la consommation finale pour les ménages selon la note d’analyse de l’INS. « Dans le même sillage, l’on a noté une hausse significative des prix à la consommation finale des ménages de 6,3% en 2022 (soit plus du double des 3% admis comme seuil de tolérance dans l’espace Cemac, NDLR). Donc, les entreprises n’ont pas entièrement reporté les hausses de prix à la production à la consommation finale, mais ont amorti le choc subi, soit par les mesures prises par le gouvernement sous forme de subventions, soit en réduisant leurs marges », lit-on.
Parmi les entreprises obligées de réduire leurs marges bénéficiaires pour faire face à la hausse des coûts de production, l’on peut citer celles dont les prix des produits (fer à béton, ciment, tôles, huile de palme, huile raffinée, etc.) au consommateur sont réglementairement soumis à la procédure d’homologation. En effet, malgré l’explosion de leurs coûts, ces entreprises ne peuvent pas répercuter les surcoûts sur les prix finaux au consommateur. Ceci dans la mesure où le gouvernement, qui est chargé d’homologuer les prix, s’oppose systématiquement depuis des années à toute augmentation des prix sur le marché, en dépit du contexte d’inflation généralisée. Par exemple, selon l’Organisation camerounaise des industries de transformation de l’acier (Ocita), en raison de cette résistance aux augmentations de prix, ça fait 10 ans que le Cameroun n'a pas augmenté les prix du fer à béton. Pourtant l’industrie sidérurgie-métallurgie, dont est issue le fer à béton et bien d’autres matériaux ferreux, est la deuxième industrie après l'industrie pétro-gazière à enregistrer la plus forte hausse des coûts de production en au moins deux ans, selon l'INS. La hausse des prix de l'électricité et du gaz naturel, deux sources d'énergie dont les principaux consommateurs sont les sidérurgistes et les métallurgistes, risque de compliquer la situation du secteur en 2023.
Floyd Miles
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