Dans un communiqué officiel, la Banque mondiale précise que « Plus de 920 000 personnes, dont des réfugiés et des déplacés internes, bénéficieront de la remise en état du tronçon Mora-Kousseri (205 kilomètres) sur la route nationale 1 (RN1), qui permettra d’améliorer l’accès aux écoles, aux établissements de santé et aux marchés ».

Plus précisément, le financement fourni par le bailleur de fonds comprend un prêt de 280 millions de dollars (168,2 milliards de FCFA) de l'Association internationale de développement (IDA), le guichet concessionnel de la Banque, et un prêt de 50 millions de dollars (30 milliards de FCFA) provenant du guichet IDA pour les communautés d’accueil et les réfugiés (WHR).

 Ce soutien financier est le deuxième du genre sur ce projet après un premier échec. En effet, la rénovation de la route Maroua-Kousseri menant au Tchad et au Nigeria a connu des hauts et des bas. Sans parler des retards structurels dans les projets au Cameroun, ainsi que l'insécurité causée par Boko Haram dans l'extrême nord du pays qui a entravé la construction de la route. Dans le détail, après le lancement, la construction a été brutalement interrompue le 16 mai 2014 suite à une attaque de la base-vie de la société SinoHydro, qui était alors chargée d'exécuter le contrat. L'attaque, menée par des terroristes de Boko Haram, a conduit à l'enlèvement de 10 employés de l'entreprise chinoise. Les employés, tous chinois, ont ensuite été libérés après des négociations menées par les autorités camerounaises.

Bien qu'elle ait promis à plusieurs reprises de revenir sur le site, Sinohydro a fini par jeter l'éponge. Pour reprendre et réaliser les travaux en toute sécurité, le Gouvernement camerounais a confié le chantier à l'Armée à travers le génie militaire, avec l'aval bien évidemment de la Banque mondiale. Le cahier de charges du nouveau prestataire précise que le chantier doit être livré dans un délai de 24 mois. Relancés début mars 2018, les travaux tourneront au ralenti jusqu’au début de l’année 2020. Durant cette période, le Département du Génie Militaire utilisera les services de trois sous-traitants pour accélérer les travaux, notamment sur le tronçon Mora-Dabanga-Kousseri, long d’environ 175 km.

Seulement, malgré le fait que le projet implique les sociétés PAC International, Millenium et Sombti, il ne sera achevé que le 30 juin 2020, date limite fixée par la Banque mondiale, le bailleur de fonds du projet, pour clôturer la ligne de crédit ouverte pour ce projet dans ses livres, depuis 10 ans.