Selon Chetima Hamidou, « Nous avions avant le déclenchement de l’insécurité avec la secte Boko Haram, trois grands marchés à bétail : les marchés de Limani, Mémé et Koza. Ces trois marchés réunis pouvaient recevoir hebdomadairement environ 5 000 têtes de bœufs et le droit qui revient à la commune c’est 1 000 FCFA par tête. Ça fait que la commune de Mora avait 5 millions de FCFA par semaine. Multiplié par 4 semaines, ça vous fait 20 millions de FCFA. Avec le déclenchement des incursions de Boko Haram, la commune de Mora parvenait à faire à peine 200 000 FCFA par mois ». Il  ajoute qu'il y a deux ans, la commune arrivait à peine à rapporter 4 millions de FCFA par mois, le marché à bétail ne rapportant pas plus d'un million de FCFA par mois.

La militarisation de la ville l’a également empêchée de faire des investissements qui pourraient gonfler ses caisses. Par exemple, avant que la guerre n'éclate, la ville n'avait pas d'hôtels, alors la mairie a alloué 140 millions de FCFA pour la rénovation des entrepôts pour répondre à la demande de logements. Cependant, le site est utilisé depuis plusieurs années comme base militaire pour les forces conjointes de la coalition combattant Boko Haram. De même, le terrain de l'ancienne mairie est toujours habité par des ingénieurs militaires. Pourtant, d'après le maire, la mairie voulait y construire un hôtel.

Afin de pouvoir faire face aux charges de la mairie malgré ses ressources financières épuisées, la mairie s'est appuyée sur les centimes additionnels communaux (Cac) virés par le Fonds d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) et a dû faire preuve d’innovation.

 Le conseil municipal affirme que des investissements sont en cours avec des partenaires pour augmenter les ressources financières de la communauté. Une plateforme de transport multimodale a été mise en place avec des fonds de la coopération allemande. La ville espère utiliser son emplacement central pour générer des revenus de trafic. Le maire a affirmé que les attaques enregistrées dans le quartier ces dernières semaines étaient le résultat du grand banditisme organisé et non d'une guerre avec des rebelles.