Le Cameroun risque de ne pas atteindre son objectif de mobilisation de 1 094,6 milliards de Fcfa de recettes douanières en 2024. Après un premier trimestre en deçà des attentes, avec seulement 215 milliards de Fcfa mobilisés sur un objectif de 250 milliards, les incertitudes planent sur la capacité de la Direction générale des Douanes à atteindre ses objectifs.

Les statistiques du commerce extérieur au troisième trimestre ne sont guère rassurantes, avec une baisse de 3,7% des déclarations de marchandises par rapport à la même période en 2023. Les principaux produits d'exportation, tels que le cacao et le bois, ont également enregistré des baisses significatives. Le cacao en fèves a ainsi essuyé une chute du volume exporté de 15 448 tonnes (-71%) et de 10,4 milliards de Fcfa en valeur monétaire (-46%).

Selon une source interne à la Douane, "la tendance de l'évolution des recettes douanières n'est pas bonne du tout" et il est difficile d'atteindre les objectifs dans le contexte actuel. Le Document de programmation budgétaire met également en avant des facteurs endogènes et exogènes qui pourraient influencer négativement la réalisation des objectifs. Le déficit budgétaire prévu à 137,9 milliards de Fcfa pourrait donc s'aggraver si les recettes ne se redressent pas au cours du prochain trimestre. Le Cameroun pourrait être contraint de recourir à des emprunts ou de réduire ses dépenses pour combler ce déficit.

La non atteinte des objectifs de recettes douanières pourrait avoir des conséquences importantes sur l'économie camerounaise. Le déficit budgétaire aggravé pourrait entraîner une augmentation de la dette publique et une réduction des investissements publics. De plus, la réduction des dépenses pourrait impacter négativement la croissance économique et l'emploi.

Le Cameroun doit prendre des mesures urgentes pour redresser la situation et atteindre ses objectifs de recettes douanières. Cela nécessite une amélioration de la lutte contre la fraude commerciale et la contrebande, ainsi qu'une révision des politiques économiques pour prendre en compte les facteurs endogènes et exogènes qui impactent les recettes douanières.