Célestine Ketcha Courtès, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu),  a lancé, le 24 janvier à Yaoundé, le projet de Mobilité verte de la ville de Yaoundé (MoVe Yaoundé), financé à hauteur de 6,8 millions d’euros (près de 4,5 milliards de FCFA) par l’Union européenne (UE), la France à travers l’Agence française de développement (AFD) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Le lancement de ce projet est considéré comme une étape importante dans la construction du système de Bus Rapid Transit (BRT) annoncé par le Minhdu depuis 2019.

Le projet MoVe Yaoundé prévoit la poursuite des études techniques du BRT. Dans ce contexte, nous comprenons qu'une étude de conception « détaillée » du premier corridor de transport rapide par bus sera réalisée.

Ce premier corridor, qui doit relier le Stade Olembe (Yaoundé 1) et à Ahala (Yaoundé 3), constituera l'artère principale du réseau intégré de transports en commun de la capitale. D’après le dossier de presse remis aux journalistes lors du lancement dudit projet, « Baptisé “Trans-Yaoundé”, ce corridor sera équipé de bus de grande capacité qui circuleront sans encombrement sur des voies réservées, bénéficieront de la priorité aux carrefours et seront desservis par des stations bien équipées ».

Ainsi, des opérations d’expulsion et de dégagement seront menées pour libérer l’emprise du BRT avant le début des travaux. En fait, l'une des deux composantes du projet, comme identifiée par le  Minhdu « porte sur l’organisation du transport urbain dans la ville de Yaoundé, avec en perspective le dégagement des voies pour le transport par le BRT ». Les habitants de Yaoundé devraient emprunter les premiers bus BRT dans quatre ans, selon les prévisions. « L’accompagnement de MoVe Yaoundé permettra, sous réserve de l’obtention des crédits de financement, un début des travaux du BRT en 2026 pour une mise en service prévue en 2028 », indique la délégation de l’UE au Cameroun sur son site Internet.

Face aux ressources de transport limitées à Yaoundé, le développement des transports collectifs est une priorité pour le gouvernement camerounais. Les experts affirment que le rayon urbain continuera de s'étendre et atteindra environ 11 kilomètres d'ici 2025 et 13 kilomètres d'ici 2035, ce qui entraînera une augmentation des coûts de transport pour les résidents. Le BRT est un projet majeur au Cameroun qui vise à améliorer les transports urbains à Yaoundé, une ville confrontée à des embouteillages quasi permanents, notamment en raison d'une urbanisation rapide. Les prévisions indiquent que le réseau de transport attirera jusqu'à 100 000 passagers par jour et que le trajet entre Olembe et Ahala sera réduit de 80 minutes actuellement à 65 minutes. Il convient de noter que "Trans-Yaoundé" s'inspire d'autres villes africaines, telles que Dakar, qui a inauguré le 14 janvier dernier un réseau de bus entièrement électriques qui a décongestionné la capitale sénégalaise.