Récemment, Trading and exploitation S.A (Tradex) a publié son bulletin d'informations trimestriel qui présente le bilan de ses activités pour l'exercice 2023, qu'elle décrit comme étant « la plus fructueuse de l’histoire sur le plan commercial ». Selon le document, il y a eu une augmentation remarquable de 30,5% des ventes de produits liquides (carburants) et de 3% des ventes de gaz domestique, avec des résultats financiers historiques, malgré l'instabilité de l'approvisionnement du Cameroun en produits pétroliers en raison des conflits internationaux. « Sur les produits liquides spécifiquement, les volumes commercialisés atteignent leur plus haut niveau depuis 2006, année de l’entrée de la société dans la distribution des produits finis », peut-on lire.

Alors que l'année précédente, l'entreprise avait annoncé avoir vendu 616 000 M3 de carburants et 110 102 tonnes métriques de gaz butane sur le marché camerounais, cette fois-ci, elle indique avoir acquis « plus d’un demi-million de mètres cubes (M3) de carburant et un peu plus de 100 00 tonnes métriques de gaz domestique », sur les 2,2 millions de tonnes d'hydrocarbures importées par le pays pendant la période examinée (INS). Selon les pourcentages mentionnés précédemment, Tradex aurait commercialisé 803 880 M3 de carburants et 113 405 tonnes métriques de gaz sur le territoire national. L'entreprise, qui n'a pas divulgué ses résultats financiers, a néanmoins qualifié l'année 2023 de "record", avec un résultat net et un chiffre d'affaires des plus élevés de l'histoire de Tradex. La performance de toutes les activités commerciales est favorisée par une bonne gestion des coûts de non-qualité. L'opérateur aurait enregistré un chiffre d'affaires de 390 milliards de Fcfa, avec un bénéfice de 15 milliards de Fcfa l'année dernière, selon une source bien informée.

Malgré cette embellie, la société de distribution pétrolière constate que l'année dernière a été marquée par des limitations sur l'importation et la distribution des produits pétroliers sur le marché local. « Cette situation a négativement impacté notre capacité à satisfaire intégralement les attentes de nos clients consommateurs et industriels », indique le Directeur général, Simon Paley. En effet, le domaine de la distribution des hydrocarbures au Cameroun connaît une augmentation des mesures de contingentement imposées par les autorités publiques en raison de la diminution des réserves sur le territoire national suite à l'incendie qui a frappé la seule raffinerie du pays, la Société nationale de raffinage (Sonara), en mai 2019.

De 2022 à 2023, la situation pétrolière internationale défavorable a joué un rôle dans la persistance d'un écart entre les prix réels des produits pétroliers importés et leurs prix appliqués à la pompe au Cameroun. Cela s'est traduit par un soutien important à la consommation et, par conséquent, par un manque à gagner important (perte sur un bénéfice potentiel) à compenser par l'État aux importateurs. Cependant, en 2023, le président camerounais, Paul Biya, a approuvé une nouvelle diminution des subventions des produits pétroliers, avec une allocation d'environ 640 milliards de Fcfa, contre 780 milliards de Fcfa en 2022. Une illustration des initiatives du gouvernement visant à concilier les dépenses et les besoins en matière d'approvisionnement en produits pétroliers au Cameroun, tant pour les distributeurs que pour les consommateurs.

Auteur: Ophélie Ada