Depuis quelques jours,  l’accès à l’internet est perturbé au Cameroun. Dans un communiqué rendu public ce même jour, l’Association des opérateurs de téléphonie mobile a informé les consommateurs que ces perturbations sont consécutives à des « incidents majeurs » sur trois câbles sous-marins (WACS, SAT3 et MainOne). Le Cameroun est connecté à deux de ces trois câbles. Il s’agit notamment du WACS, dont le point d’atterrissement est à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, et du SAT3, qui atterrit à Douala, la capitale économique du pays. C'est pour faire face à cette panne Minette Libom Li Likeng, la ministre des Postes et Télécoms a présidé une réunion de crise avec les acteurs du secteur télécom au Cameroun ce 18 mars 2024. Au cœur des débats : les incidents survenus sur certains câbles sous-marins desservant l’Afrique qui perturbent l’accès à l’internet dans plusieurs pays africains depuis la matinée du 14 mars 2024. Pendant cette réunion, le membre du gouvernement a recommandé aux opérateurs de mettre en place des mesures d'urgence afin de minimiser les conséquences de ces incidents sur l'accès à Internet dans le pays.

On apprend officiellement que parmi ces mesures, figure l'augmentation des capacités d'accès à internet sur SAIL, le câble sous-marin reliant le Brésil et le Cameroun, qui n'est pas touché par les incidents mentionnés précédemment. D’ailleurs, le Cameroun a été moins impacté que les autres pays de la côte ouest Africaine par cet incident en raison de cette liaison sous-marine. Concrètement il est question de passer de (70 Giga bytes/s au jour de l’incident à 170 Giga bytes/s déjà réalisés aujourd’hui, à 370 Giga bytes/s dans une semaine et plus tard à 500 Giga bytes/s.

 Entres autres mesures l’on peut citer : la restitution systématique aux consommateurs des crédits data non utilisés suite à la panne d'internet ; l'établissement de diverses voies d'accès à internet avec des voies de redondance satellitaires. Il est également recommandé par le gouvernement camerounais aux opérateurs « le renforcement de la mutualisation des infrastructures, la réalisation en urgence d’un audit indépendant des réseaux des opérateurs… ». Les opérateurs devront aussi renforcer leur cache local afin de sauvegarder le maximum d’information en local pour atténuer les effets des futurs incidents de même nature.  Ces mesures   permettront de faire face de manière appropriée à ce genre d'incident à l'avenir. Le rôle du régulateur des télécommunications au Cameroun étant d'assurer la mise en place de ces diverses recommandations  et de rendre compte de manière hebdomadaire jusqu’à la réhabilitation des liaisons sous-marines et au rétablissement des services de communications électroniques.

Le gouvernement rassure qu'il restera toujours à l'écoute des populations afin de garantir leur protection en ce qui concerne la fourniture des services de communications électroniques par les opérateurs, ce qui explique la nécessité de mettre en œuvre des stratégies et des politiques efficaces pour une adoption généralisée et équitable de ces services, ainsi qu'un développement harmonieux et inclusif du numérique dans notre pays. Dans son rôle, le MINPOSTEL continuera de collaborer étroitement avec tous les acteurs du secteur afin de garantir une offre de services numérique améliorée qui répondra aux besoins des Camerounais.

D'après les informations de l'Autorité nationale des communications du Ghana (NCA), il est possible que la réparation complète des divers câbles sous-marins endommagés prenne jusqu'à cinq semaines ; au grand désarroi des millions d'utilisateurs d'internet affectés par cette panne au Bénin,au Togo, au Ghana, en Côte d'Ivoire, au Liberia, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon, au Niger et au Nigeria.