D'après les informations fournies par la Commission technique de réhabilitation des établissements publics (CTR), la Société immobilière du Cameroun (SIC) dispose de 5 334 logements. En milieu urbain, le ministère de l'Habitat et du Développement urbain (Minhdu) estime qu'il y a un déficit de logement estimé à 2,5 millions. Selon Ahmadou Sardaouna, le Directeur général de la SIC, ce déficit a augmenté en l'espace de deux ans, atteignant 2,140 millions en 2022. Ce différend persiste donc, malgré de nombreux projets en cours depuis longtemps. En effet, de nombreux d'entre eux se distinguent par leur lenteur. La société italienne Pizzarotti a été chargée de concevoir et de construire 10 000 logements ainsi que leurs équipements socioculturels à Yaoundé et ses alentours. Après quatre ans de gestion par le Minhdu, le projet qui a été confié à la SIC a certainement connu un progrès, mais il semble encore très éloigné de atteindre l'objectif fixé.

C’est pour rattraper le temps perdu, que « nous avons demandé que tout soit centralisé par le point focal (la Caisse autonome d’amortissement). La CAA est le dépositaire de la dette extérieure à travers les 115 milliards de Fcfa qui sont dans ses caisses. Il faut que les moyens venant du Cameroun soient aussi déposés dans la même banque. Si on n’a pas ça, on pourra avoir des lourdeurs pour les 30 mois qui restent. C’est ça le risque pour la SIC. Mais comme le Premier ministre a accepté l’option de faire de la CAA le dépositaire de tout ce qui est élément financier, nous sommes confiants que ça pourra marcher », a laissé entendre le DG de la SIC dans un entretien accordé à nos confrères du Poste national de la Crtv le 16 mars 2024. En d'autres termes, les sources proches du dossier précisent que la CAA jouera le rôle d'un modérateur, d'une caisse qui recevra les fonds provenant du Minfi, Minhdu, Mindcaf... C'est également cette institution qui s'occupera désormais des paiements des décomptes dans le cadre du projet mentionné précédemment.

D'après le directeur général de la SIC, seuls 75 logements ont déjà été construits sur les 224 logements pilotes du projet lancé sur le site d'Ekoko II. La mise en place d'une usine de production de masse destinée à produire 90% des articles utilisés sur le terrain n'est pas encore en place. Parmi les raisons invoquées, on mentionne notamment le manque de financement et les contraintes administratives. Cependant, d'après les déclarations d'Ahmadou Sardaouna au média national, il est nécessaire d'être optimiste quant au projet, étant donné que la plupart des obstacles ont été résolus.

« La bonne nouvelle c’est que la banque italienne a levé les verrous sur les moyens financiers qui sont restés depuis 2021 pour faute d’engagement de la partie camerounaise. Aujourd’hui nous avons négocié au niveau de Rome. Le résultat est là, la partie italienne a signé, il reste que le Minepat dans l’avenir, signe l’avenant numéro 6 qui marque le début de décaissement de ce projet. Parce que, depuis que la SIC a repris ce projet, nous n’avons pas les moyens financiers pour payer l’entreprise qui a travaillé pendant 2 ans sans ressources… Nous avons 30 mois pour consommer le reste d’argent qui est dans la cagnotte. Grâce aux services de la présidence, les titres fonciers qui étaient exigés depuis plus de 5 ans, ont été obtenus », a-t-il rassuré.