Il est prévu que la croissance économique passe de 4,1 % à la fin de 2024 à 4,7 % en 2027. Certes, le pays n'aura pas atteint le seuil de 8% prévu pour 2030, mais il aura progressé de 0,6 % en trois ans. En revanche, le taux d'inflation serait fixé à 7% cette année afin de se conformer à la norme Cemac (3%) en 2027. Malgré cet optimisme, le gouvernement fait part de ses préoccupations en évoquant les risques qui pourraient affecter le budget et fragiliser l'économie.

Le développement prévu à moyen terme repose sur la mise en œuvre de divers projets gouvernementaux, tels que le Plan intégré d'import substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026, annoncé par le président Paul Biya, le 31 décembre 2023. Son objectif principal est de mettre en place la politique de substitution des importations pour garantir la sécurité alimentaire et diminuer les importations de produits (blé, maïs, poisson, riz, etc.). Le fait de classer ce programme triennal (dont le budget prévu est de 1 371,5 milliards de FCFA) parmi les dangers pour atteindre les objectifs fixés serait une invitation à sa mise en œuvre concrète.

En effet, selon le document de programmation, un retard ou une "efficacité limitée" du Programme d'impulsion initiale (P2I) pourrait avoir un impact sur les perspectives de croissance, ce qui pourrait entraîner une diminution des recettes fiscales, qui étaient prévues à 5 238,8 milliards de FCFA en 2027, par rapport aux 3 998,7 milliards de FCFA attendus en 2024; ce d’autant plus que, « l’adhésion sociale et l’impact des mesures fiscales pourraient être limités dans un contexte pré-électoral. Selon le ministère des Finances, cela pourrait entraîner des variations dans les prévisions des recettes internes non pétrolières.