La correspondance adressée le 21 mars 2023 aux sociétés de distribution des produits pétroliers exerçant au Cameroun, par le ministre de l’Eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba avait pour objet : « Autorisation de vente des carburants dans des bidons et autres contenants aux ménagers ». Le membre du gouvernement donnait ainsi le feu vert aux commerçants de vendre le carburant dans des bidons d'une capacité maximale de 100 litres. « Faisant suite aux difficultés que les usagers éprouvent pour s’approvisionner en carburants (super, gasoil ou pétrole lampant) auprès des stations-services, en vue de leur utilisation pour le fonctionnement de certains équipements dans les ménages, j’ai l’honneur de vous faire connaître que j’autorise, à titre exceptionnel, la vente desdits produits aux usagers dans des bidons, et autres contenants dans vos stations-services, à des fins d’usage domestique. Toutefois, les volumes vendus à un usager ne sauraient excéder cent (100) litres pour chaque produit », a-t-il écrit. Après avoir interdit pendant près d’un an la vente des carburants dans les bidons, Gaston Eloundou Essomba lâche ainsi du lest.

 Seulement, comme tel est le cas depuis près d’un an, la vente dans les fûts et cubitainers des produits pétroliers en station-service aux entreprises ou à des fins d’exportations vers les pays voisins est strictement interdite. « La vente des produits pétroliers dans des bidons ou tout autre contenant pour des destinations hors du territoire national est strictement interdite ; les sociétés agréées à l’exportation des produits pétroliers sont tenues de présenter l’autorisation exclusive du ministre de l’Eau et de l’Énergie lors des contrôles des administrations », instruisait le membre du gouvernement dans une circulaire adressée aux gouverneurs des régions le 21 avril 2022. « Cette pratique, susceptible de perturber l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, est passible des sanctions prévues par les dispositions réglementaires en vigueur », avait-il ajouté pour faire comprendre aux uns et aux autres que cette exportation illégale pille aussi les caisses du pays. En effet, le carburant vendu sur le marché local est subventionné par l'État.