Cette percée turque en Afrique intervient à un moment où l’Afrique a adopté une nouvelle politique face aux multiples coopérations avec ses partenaires historiques. Fait qu'a relevé Utku Bengisu, président du Forum mondial de coopération intersectorielle et fondateur d'Africa Trade Centres en ces termes: « Le moment est venu de comprendre l'Afrique et d'être partenaire de l'Afrique pour son avenir. Il est temps d'établir des partenariats stratégiques avec l'Afrique. N'aidez plus l'Afrique. L'Afrique n'a pas besoin d'aide. L'Afrique a besoin d'investissements. L'Afrique a besoin de partenariats». Une idéologie que plusieurs présidents africains partagent depuis un certain temps.

Selon une étude publiée en mai 2022 par le think tank marocain Policy Center for the New South, les échanges commerciaux entre l’Afrique et la 19e puissance économique mondiale ont enregistré une croissance ininterrompue au cours des deux dernières décennies, passant de 3 milliards $ en 2003 à 26 milliards $ en 2021.

Les pays africains représentent 8,6 % des exportations totales de la Turquie en 2022, ce qui les classe au 3e rang des principaux pays où le plus d’exportations ont été réalisées durant la même année, derrière les pays européens (93,6 milliards $) et les pays du Moyen-Orient (32,8 milliards $).

Faut dire qu'en Afrique, l’Egypte a été la principale destination des exportations turques, avec 3,9 milliards $ en 2022, devant le Maroc (3 milliards $), la Libye (2,4 milliards $), l’Algérie (1,9 milliard $) et l’Afrique du Sud (1,6 milliard $).