La pénurie de Super à laquelle font face les populations de Yaoundé au Cameroun depuis quatre jours vient s’ajouter à celle du pétrole, absent depuis des semaines dans de nombreux points de vente de la capitale camerounaise. De longues files de voitures et de motos s'observent dans les stations-service de la Ville au sept collines.

Jusqu’ici, Les autorités publiques n’ont fait aucun commentaire sur cette situation qui, pourrait s'aggraver dans les prochains jours selon diverses sources. Lors de la pénurie qui avait paralysé les activités économiques dans le pays en juillet 2022, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, avait toutefois confessé que, « (…) Ces perturbations sont dues principalement à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut effectivement mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers ».

Aussi, les contraintes de trésorerie auxquelles est confronté l'État peuvent clairement expliquer le nouveau resserrement observé sur les marchés camerounais des produits pétroliers. Comme l'a révélé le ministre Eloundou Essomba lors de son passage devant la commission des finances de l'Assemblée nationale pour défendre son budget 2023, les importateurs de produits pétroliers attendent toujours un total de 134 milliards de FCFA de paiements de la part de l'État du Cameroun. La pénurie de certains produits pétroliers actuellement observée sur le marché camerounais témoigne à suffire des difficultés sans cesse croissantes du gouvernement à garantir un maintien des prix à la pompe, grâce à un mécanisme de subvention qui a englouti près de 700 milliards de FCFA en 2022, selon les données officielles. Cette réalité n’est guère surprenante, le chef d’Etat, son Excellence Paul Biya a prévenu le peuple de cette éventualité lors de son traditionnel discours de fin d’année à la nation le 31 Décembre dernier. « Il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement », avait-il déclaré.