Confrontés à des conditions économiques instables et à un besoin urgent de fonds, cinq pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se sont rendus sur le marché des titres publics de la Beac dans le but de mobiliser une enveloppe totale de 120 milliards de FCFA (plus de 199 millions de dollars). C’était du 15 au 19 janvier. Sont concernés : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.

Concrètement, le Cameroun a souhaité lever 20 milliards de FCFA (33,1 millions de dollars) grâce à une émission de Bons de Trésors assimilables (BTA) à 26 semaines. Il s'agit de la deuxième émission du trésor camerounais en ce début 2024, après avoir mobilisé une semaine auparavant 47,9 milliards sur 50 milliards de FCFA recherchés ; soit un taux de souscription de 96,54%. En fait, le Cameroun devrait apparaître plus fréquemment sur le marché des titres publics cette année. En effet, selon la Stratégie gouvernementale d’endettement à moyen terme 2024-2026, les besoins de financement estimés sont de 1 647 milliards de FCFA (environ 2,73 milliards de dollars), soit environ 5,3% du produit intérieur brut (PIB). Cependant, des défis tels que les fluctuations des taux d’intérêt et les réformes en cours au sein de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) devront être relevés par le pays.

Parallèlement, le Tchad cherche a recherché 40 milliards de FCFA (66,3 millions de dollars) à travers l'émission d'une BTA à 26 semaines d'une valeur de 10 milliards de FCFA et des Obligations de trésor assimilables (OTA) à 2 ans de maturité pour une enveloppe de 30 milliards de FCFA. Il s’agit de la plus grosse transaction sur le marché des titres des banques centrales au cours de la semaine sus évoquée.

Derrière le Tchad se trouve le Congo, qui a tenté de lever 30 milliards de FCFA (49,7 millions de dollars par le biais de trois opérations : deux émissions de BTA à 13 et 26 semaines de maturités pour deux enveloppes respectives de 13 et 12 milliards de FCFA et un abondement d’OTA à 3 ans de maturité pour un montant de 5 milliards de FCFA. Un abondement étant compris comme une opération qui consiste à émettre davantage de titres publics que ce qui avait été initialement prévu. Selon l’expert, un abondement peut être influencé par des exigences budgétaires accrues et par des projets de développement nécessitant des fonds supplémentaires.

Le Gabon a également utilisé ce mécanisme pour tenter de lever 10 milliards de FCFA à travers des OTA de quatre ans de maturité. A la recherche d’une enveloppe globale de 20 milliards de FCFA (33,1 millions de dollars), le trésor gabonais a également émis des BTA à 26 semaines de maturité pour un montant de 10 milliards de FCFA. Quant à la Guinée équatoriale a émis un BTA de 52 semaines dans le but de lever 10 milliards de FCFA (16,5 millions de dollars). Cependant, dans un environnement caractérisé par des contraintes de financement, des fluctuations des taux d'intérêt et un resserrement de la politique monétaire de la Beac, les pays de la Cemac doivent agir avec prudence pour assurer la stabilité budgétaire dans la sous-région.