Le Cameroun retourne sur le marché des titres publics ce 27 mars 2023, après deux échecs successifs enregistrés les 06 et 13 mars 2023 sur des emprunts de 30 et 15 milliards de Fcfa, sous forme des Obligations du Trésor assimilables (OTA) 5 ans et Bons du Trésor assimilables (BTA) 26 semaines. C’est ce qui ressort d’une note adressée le 22 mars dernier au gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Le Ministre camerounais des Finances Louis Paul Motaze annonce une émission des Obligations du Trésor assimilables (OTA) comprise entre 05 et 30 milliards de Fcfa. La levée, d’une échéance de 03 ans, est rémunérée au taux de 4,25%.

Comme indiquée plus haut, l'annonce de cette nouvelle émission intervient après deux revers consécutifs en une semaine par le ministère camerounais des Finances. Le pays cherchant 30 milliards en OTA n'a levé que 14 milliards à un taux de 5,75%. Pour l'émission de 15 milliards de BTA, il a levé un peu plus de 5 milliards de francs CFA au taux proposé de 4,25%. Les investisseurs qui boudent les émissions du Cameroun sont à l'origine de ces mauvaises performances ; pourtant le Cameroun, pionnier de la sous-région n’a jamais enregistré de défaut de paiement sur ses emprunts jusqu’ici. A la recherche de rentabilité, ils se montrent de plus en plus exigeants en ce qui concerne les taux d’intérêts servis par les États, apprend-on. Ces derniers mois, d'autres pays de la CEMAC moins cotés sur le marché que le Cameroun ont proposé des taux d'intérêt plus élevés, nuisant aux opérations de financement du Cameroun.

Le Cameroun a enregistré un taux d'intérêt moyen de 4,3% pour son émission de BTA de janvier 2023 (contre 4,25% pour les opérations du 13-mars-2023 et du 27-mars-2023), tandis que le taux d'intérêt du Gabon, plus attractif aux investisseurs était de 5,63%. Le Tchad offrait un taux d'intérêt moyen de 6,95% contre 7,1% pour le Congo.

Dans ce contexte, regagner la confiance des investisseurs est devenu un enjeu national. En plus d'augmenter les taux d'intérêt, de diversifier les instruments financiers et d'allonger les échéances, le ministère des Finances du Cameroun devra souscrire des prêts à court et à long terme.