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Marché des titres publics de la Beac : le constat de Louis Paul Motaze.

Dernière mise à jours il y'a 2 ans

La plupart des banques agréées par le Cameroun comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) ont manifesté un désintérêt croissant pour les opérations de financement du Trésor sur ce marché. C'est le constat du ministre des Finances Louis Paul Motaze, lors du lancement du programme de financements de l'État camerounais, représentant le budget 2023, qui s'est tenu à Douala le 16 février 2023.

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« C’est le lieu de m’interroger sur le respect du cahier de charges par certains SVT, qui n’ont participé à aucune émission au cours des six derniers mois. Sur un réseau constitué de plus de 20 SVT, 90% de l’encours des titres est détenu par environ cinq acteurs majeurs », s'indigne le ministre Motaze. Ce dernier a également profité de la cérémonie organisée dans la capitale économique du Cameroun pour représenter six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, République centrafricaine et Guinée équatoriale). La Société Générale du Cameroun (SGC) a reçu le prix du meilleur SVT, le prix de la meilleure progression a été octroyé à la Standard Chartered Bank, celui de la meilleure innovation à Financial Capital et celui du meilleur SVT étranger à l’Union Gabonaise des banques (UGB).

En effet, malgré le fait que le Cameroun n'ait pas fait défaut sur ses dettes depuis 2011 et qu'il ait déjà remboursé plus de 3 000 milliards de FCFA sur ce marché, le Cameroun a de plus en plus de mal à lever des financements à court terme sur le marché des titres publics de la Beac, a-t-on appris de source accréditée. Cela est dû à des pratiques de taux d'intérêt plus attractives dans d'autres pays de la CEMAC, et les signatures sur ce marché sont plutôt discutables en raison de défauts sur certains prêts. Mais attirés par ces taux d'intérêt, de nombreux SVT agréés dans d'autres Etats que le Cameroun n'ont pas tardé à orienter leurs interventions sur le marché en faveur de pays pratiquant des taux d'intérêt plus élevés, quel que soit le pays de rattachement.

« Nous essayons de faire comprendre aux banques, c’est-à-dire les SVT, que l’essentiel n’est pas d’aller chercher des taux d’intérêt de 7% dans les autres pays. Il faut regarder aussi le risque. Nos titres de courts termes sont autour de 4%. Mais, il y a des pays dans la Cemac qui offrent jusqu’à 7%. J’apprécie la réaction du représentant de la Beac qui dit qu’ils sont en train de travailler dessus, pour éviter que des pays proposent des taux exagérés. Le même phénomène est observé sur les titres de longs termes, sur lesquels il y a des décotes énormes. C’est-à-dire qu’on affiche un taux de 7%, mais derrière il y a des décotes très élevées. Ce qui vient dénaturer la transparence et même tout le système », confie le directeur général du Trésor du ministère des Finances, Sylvester Moh.

Le Cameroun a été le principal moteur du marché des titres publics pendant de nombreuses années, mais il est désormais dépassé par le Congo et le Gabon, selon les données de la Beac. Les deux sont devenus très agressifs sur le marché. Officiellement, en janvier 2023, ces deux pays détenaient respectivement 27,7% et 26,7% de l'encours des titres émis sur le marché financier, contre 24,2% pour le Cameroun  qui ne compte plus que sur un nombre réduit de SVT pour réaliser ses opérations de levées de fonds sur le marché monétaire sous régional.

 

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Ophelie Ada Zoa
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