Le ministre de l'Agriculture, Gabriel Mbairobe, a initialement attribué ce déficit à « la flambée des prix des intrants agricoles tels que les engrais et les produits phytosanitaires due à la crise russo-ukrainienne ; ensuite les inondations survenues en août 2022 dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord… ».

 Cependant, force est de constater que les agriculteurs de l'Extrême-Nord, confrontés à des conditions climatiques difficiles, ont pu ramener le déficit céréalier au niveau de 2020 (15 560 tonnes) malgré des conditions climatiques défavorables et un tableau international des prix agricoles pessimiste. Cette année-là, la pénurie céréalière dans cette importante région productrice de céréales, aliments qui dominent le régime alimentaire des habitants des trois régions du nord du Cameroun, a littéralement explosé. Et pour cause, les dommages causés par les chenilles légionnaires, les attaques d'oiseaux granivores et la destruction de milliers d'hectares de plantations par les éléphants ; avait répertorié le ministre.

 Le manque de récolte quasi permanent dans l'Extrême-Nord du Cameroun a fait de l'extrême-nord l'une des régions les plus exposées à l'insécurité alimentaire au Cameroun. D'ailleurs, selon les prévisions du ministère de l'Agriculture, le secteur de l'Extrême-Nord entrera dans une période de crise alimentaire entre juin et août 2023.