Cette convocation intervient dans un climat de crise qui change et paralyse l'équilibre mondial. Entre crise en Ukraine, augmentation des prix du pétrole, montée en puissance du sentiment antifrançais, dévalorisation du franc CFA, les dirigeants de la zone cemac devront prendre des décisions fortes et historiques visant à changer l’état actuel de l’Afrique centrale en particulier et de l’Afrique dans sa globalité.

Le franc CFA,  inscrit à l’ordre du jour de ce 15eme sommet de la cemac, le dernier datant de août 2021, devrait subir des réformes.  Créé en 1945, à la suite des accords de Bretton Woods, Il signifiait historiquement « franc des colonies françaises d’Afrique ». En effet, le franc CFA est régulièrement critiqué comme étant une violation de la souveraineté des pays africains, les empêchant de conduire une politique monétaire autonome.

Cette réunion des chefs d’Etats de la 2^ème sous-région utilisant le FCFA est donc l’occasion idoine pour définitivement mettre un terme à ce que l’on pourrait qualifier comme une des sources de pauvreté de l’Afrique francophone, d’autant plus que les pays utilisant cette devise doivent déposer la moitié de leurs réserves d’échange auprès du Trésor français.

Rappelons que le 22 novembre 2019, les chefs d’Etat avaient mandaté la BEAC et la Commission de la CEMAC « d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire avec la France et de leur proposer « dans les délais raisonnables », un schéma approprié conduisant à l’évolution d’une monnaie commune ».  Une option qui fut à l’époque diversement appréciée, entre démarche prudente, méthodique et raisonnable pour les uns, «fuite en avant», «procrastination» et même «ponce-pilatisme» pour les autres.

Espérons que ce sommet sera le lieu de décisions fortes et bénéfiques pour la sous région.